Revers n Le tir groupé de non aux référendums proposés par le président du Conseil italien pourrait marquer le début de la fin de son règne. Désavoué aux municipales, Silvio Berlusconi a essuyé un nouveau revers personnel lundi avec un vote massif des Italiens pour refuser par référendum le retour au nucléaire, une privatisation de la gestion de l'eau et la forme d'immunité judiciaire dont il bénéficie. Le chef du gouvernement, 74 ans, a reconnu sa défaite sur «tous les thèmes», qualifiant de «nette» la position des Italiens et estimant que «la volonté de participation des citoyens aux décisions sur notre avenir ne peut être ignorée». Selon les résultats définitifs pour l'Italie, une écrasante majorité des votants — 94,3 à 96% selon la question — a voté contre des lois du gouvernement Berlusconi instituant, ainsi le retour à l'atome, l'ouverture au privé de la gestion et de la distribution de l'eau et une forme d'immunité pour le chef du gouvernement face à ses ennuis judiciaires. Le décompte se poursuivait sur les bulletins des Italiens de l'étranger (3 millions de votants s'ajoutant aux 47 millions dans la péninsule). La participation a été très forte, à 56%, bien supérieure au quorum (50% plus une voix), indispensable pour que les référendums soient valables, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Cela faisait 16 ans que le quorum n'avait pas été atteint en Italie pour ce type de scrutin. C'est un échec pour M. Berlusconi qui avait appelé les Italiens à l'imiter et à déserter les urnes en passant leur week-end à la mer. «Les Italiens se sont réappropriés leur destin et ont transformé le pays en un grand Parlement qui remplace ce parlement qui ne légifère plus», a commenté Angelo Bonelli, chef du petit parti des Verts, l'un des promoteurs des référendums. Pour Laura, une rousse d'une soixantaine d'années, «c'est le début de la fin de Berlusconi, ça marque vraiment la fin du berlusconisme». Déjà fragilisé lors des scrutins locaux d'il y a 15 ans, notamment à Milan, sanctuaire de la droite depuis 18 ans, le gouvernement italien, a subi un nouveau revers, les électeurs ayant confirmé son impopularité lors de cette quadruple consultation référendaire de dimanche et lundi derniers. Ainsi donc, le tir groupé de non aux référendums proposés par Silvio Berlusconi est un KO pour le président du Conseil italien, abandonné par une partie de ses électeurs, et il pourrait marquer le début de la fin de son règne, analyse ce matin la presse quotidienne italienne. «La flûte enchantée brisée», titre l'éditorialiste de La Reppublica : «Les Italiens refusent après vingt ans de suivre la musique de Berlusconi». Il s'agit d'«une rébellion large et consciente, qui, après la défaite de la droite dans les grandes villes, accélère la fin du berlusconisme, désormais bloqué et vidé de toutes ses énergies politiques», estime le journal de centre-gauche.