Humili� aux municipales, Silvio Berlusconi a essuy� un nouveau revers hier en raison d'une mobilisation des Italiens aux r�f�rendums promus par l'opposition sur l'abolition de son immunit� p�nale, l'interdiction du retour au nucl�aire et la privatisation de l'eau. La participation au vote organis� dimanche et lundi jusqu'� 13h GMT en Italie a �t� tr�s forte, environ 57%, soit bien davantage que le quorum, le taux indispensable pour que les r�f�rendums soient valables, selon des r�sultats officiels portant sur la moiti� des villes italiennes. Cela faisait 16 ans que le quorum (50% plus une voix) n'�tait pas atteint en Italie pour ce type de r�f�rendums d'initiative populaire. En outre, d'apr�s un sondage de l'institut EMG, une �crasante majorit� d'Italiens � plus de 90% sur chaque question � a rejet� les lois de M. Berlusconi pr�voyant un retour au nucl�aire, l'ouverture au priv� pour la gestion et la distribution de l'eau et une forme d'immunit� pour le chef du gouvernement. Avant m�me la cl�ture du scrutin, M. Berlusconi a reconnu que �le peuple italien �tait probablement en train de d�cider de dire adieu aux centrales nucl�aires�. Actuellement jug� dans trois proc�s dont celui sur le scandale sexuel Rubygate, M. Berlusconi redoute surtout le r�f�rendum pr�voyant l'annulation d'une loi dite d'�emp�chement l�gitime� qui lui permet de ne pas se pr�senter en justice en raison de ses obligations de Premier ministre. Il a ostensiblement pass� son dimanche � la mer en Sardaigne afin de montrer qu'il n'irait pas voter. Pour Silvio Berlusconi, un �chec aux r�f�rendums constituerait un nouveau revers apr�s celui subi par sa coalition de centre-droit aux municipales partielles d'il y a 15 jours quand elle a perdu, entre autres, son fief de Milan. Le gouvernement en sortirait affaibli, les r�sultats �r�v�lant une perte de contact (de M. Berlusconi, ndlr) avec le pays, un probl�me qui concerne toute l'alliance� au pouvoir, estime l'�ditorialiste du journal Corriere della Sera, Massimo Franco. Les m�dias ont soulign� � quel point la position de M. Berlusconi sur les r�f�rendums ne faisait pas l'unanimit� dans son camp. Alors qu'Umberto Bossi, le num�ro un de la Ligue du Nord, principal alli� du Cavaliere, disait �esp�rer que les gens n'aillent pas voter�, l'un des t�nors de son parti, Luca Zaia, pr�sident de la r�gion V�n�tie, a �t� aux urnes pour dire �non� au nucl�aire, � une privatisation de l'eau et m�me � l'immunit� du chef du gouvernement. Des l�zardes sont apparues dans le pacte entre Silvio Berlusconi et la Ligue, M. Bossi jugeant que �Berlusconi a perdu sa capacit� de communiquer avec les gens � la t�l�vision�. Autre motif d'inqui�tude pour M. Berlusconi, �crit le Corriere, �la mobilisation du monde catholique� contre le nucl�aire et la privatisation de l'eau. De nombreux pr�lats sont mont�s au cr�neau sur cette derni�re question, estimant que �l'eau, don de Dieu, appartient � tout le monde�. En revanche, le r�sultat du r�f�rendum sur le nucl�aire sera surtout symbolique puisque les Italiens ont d�j� abandonn� cette �nergie apr�s un premier r�f�rendum en 1987 suite � Tchernobyl. Et il y a quelques semaines, le Cavaliere a annonc� qu'il renon�ait � son projet de construction de centrales � partir de 2014 pour une mise en service en 2020, vidant le r�f�rendum de sa substance. Environ 47,2 millions d'Italiens dans la p�ninsule et 3,2 millions r�sidant � l'�tranger �taient appel�s aux urnes.