Un livre – un essai historique – sur la Guerre de Libération nationale, vue côté français, vient de paraître aux éditions Sedia. Cet ouvrage de François Malye (reporter au Point où il est notamment chargé des dossiers historiques) et Benjamin Stora (docteur en histoire et sociologie, spécialiste de l'histoire du Maghreb et de la colonisation française : Indochine et Afrique) est intitulé François Mitterrand et la guerre d'Algérie. Dans ce livre, disponible dans toutes les librairies, les auteurs reviennent avec un souci du détail sur une période sensible, longtemps inexpliquée, à savoir lorsque François Mitterrand était ministre de l'Intérieur, avant de devenir ministre de la Justice. Le journaliste et l'historien abordent deux questions centrales, à savoir comment François Mitterrand qui, 25 ans plus tard, abolira la peine de mort, a-t-il pu accepter l'exécution des militants algériens ? Puisque quand François Mitterrand quitte le ministère de la Justice à la fin du mois de mai 1957, 45 condamnés à mort algériens ont été guillotinés en 16 mois. La deuxième question est comment expliquer le silence autour de cet épisode noir de la carrière du futur président de la République ? Dans cet ouvrage, très documenté, les deux auteurs se sont étroitement associés pour apporter des éclairages sur la conduite, le raisonnement de François Mitterrand et aussi une connaissance sur la situation qui prévalait à cette époque. Notons que la Guerre de Libération nationale, voire la Révolution du 1er Novembre, est le dossier de prédilection de Benjamin Stora pour qui «il y a encore beaucoup de choses à dire, et à écrire, autour de la Guerre d'indépendance algérienne. Depuis quelques années, je m'intéresse au personnel politique français dans la conduite de cette guerre.» Y. I.