Quelque 700 salles de cinéma sont un héritage de l'époque coloniale. Tel que rapporté par l'histoire, la première projection cinématographique dans notre pays a eu lieu en 1896 à Constantine. Se succéderont d'autres villes, fortes en présence européenne. A partir de 1900, date à laquelle l'on enregistre la première projection à Blida, le cinéma a fait une irruption ininterrompue dans les zones rurales de l'Algérie. L'Algérie, au fait, représentait un marché assez important, surtout pour faire transiter la modernité occidentale, notent des spécialistes du domaine. En effet, durant les années 1920 et 1930, la plupart des gros bourgs ruraux à fort peuplement européen étaient équipés d'outils de projection. Certes, ces projections visaient en premier lieu à divertir la communauté européenne, mais les Algériens étaient nombreux à aller au cinéma. L'utilité de généraliser la diffusion cinématographique aux indigènes a fait sa grande apparition en 1943. C'est cette année-là qu'est apparu un nouveau mode de projection : le ciné-bus. Ce dernier, offrant des projections gratuites, était conçu pour aller vers un public paysan vivant dans des zones reculées du pays. Le lancement de ce mode de projection ambulant et gratuit a coïncidé avec un contexte de crise et de montée de l'esprit nationaliste. M. A.