Plus de 40 ans d'existence et un long parcours du combattant. Dans le cadre de ses activités liées à l'élaboration du programme tracé pour l'Année de l'Algérie en France, le commissariat général, soucieux de fournir le plus de documentation possible sur les diverses activités culturelles qui seront organisées au cours de cette année, et surtout visant à faire connaître à un large public, d'ici et d'ailleurs, toute la richesse et la beauté que renferme notre patrimoine culturel, aussi bien au cinéma, au théâtre, en musique, en littérature, en peinture ou tout autre domaine, vient de publier une revue intitulée 40 ans de cinéma algérien. Dans son édito, il est question de la cinématographie algérienne qui est «née dans les maquis de la Guerre de Libération nationale et a suivi, sinon épousé étroitement les évolutions du pays, pour le meilleur et pour le pire». A ceux qui ont dit que l'on avait fait beaucoup de «films de guerre» algériens, on les contredit en affirmant que l'on n'en n'a pas fait assez en comparaison avec ce qui s'est fait en Europe ou en Amérique après la Seconde Guerre mondiale et surtout par rapport à toute la durée da la colonisation 1830-1962. Par le choix de ces films qui vont être projetés tout le long de cette année, il s'agit surtout de «faire une fête à l'Algérie, et à son cinéma». Un long chapitre est consacré dans cette revue, à l'historique de la cinématographie algérienne qui a connu des moments fort difficiles et déplorables d'indifférence, de mise à l'écart, de mépris et même de mise à mort. Un déficit énorme a été enregistré dans ce secteur que l'Etat a complètement abandonné, si ce ne sont «des films volés, réalisés dans des conditions difficiles par l'amour et le talent conjugués des créateurs, des rares producteurs indépendants, de moins en moins financés par l'Etat.» Une synthèse chronologique est faite des films produits d'année en année, Le vent des Aurès et Chroniques des années de braise de Mohamed Lakhdar Hamina (1975), Le Charbonnier de Mohamed Bouamari (1973), Noua de Abdelaziz Tolbi (1973), Les Nomades de Sidi Ali Mazif (1976), Une femme pour mon fils, de Ali Ghanem (1982), Leïla et les autres de Mazif (1978), Tahia ya Didou de Mohamed Zinet (1971) et des films qui sortiront du politique pour entrer dans le social, le comique, la dénonciation...Vers les années 80, la génération des réalisateurs émigrés «fait irruption», et devant le retrait des pouvoirs publics, les cinéastes ne comptent plus que sur eux-mêmes et deviennent leurs propres producteurs, en quémandant des sponsors, à droite et à gauche. Des dates et des repères concernant l'histoire de la cinématographie algérienne de 1957 à 2002 sont également donnés dans ce chapitre. D'autres thèmes sont aussi traités dans cette revue comme le court métrage ou le cinéma amateur qui sont apparus au début des années 80. Des noms, on retiendra Djamel Mellek, Ahmed Zir, Hamza Mahdaoui, Hamimi, Farid Lakhdar Hamina. Des festivals, on citera celui de Tizi ouzou, de Saïda, de Collo, de Aïn Oussera... Deux articles sont consacrés dans cette revue à deux grands noms du cinéma algérien auxquels le commissariat de l'Année de l'Algérie en France et les responsables du département cinéma ont voulu rendre hommage, il s'agit de Mohamed Lakhdar Hamina et de Rouiched, le premier «au talent immense et véritablement père fondateur, un historique, dont la vie est intimement liée à toutes les évolutions du cinéma algérien», et le second «a tout fait, la chanson, le théâtre, la TV et le cinéma...comédien d'instinct, il est l'égal des plus grands». A la fin de la revue, on peut prendre connaissance de quelques-uns des films algériens qui seront projetés dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France qui y sont présentés, accompagné chacun d'une fiche de présentation exhaustive et d'un petit résumé. Il est question dans cette réalisation de films algériens tournés en Algérie ou à l'étranger, de «refléter dans la diversité et les options esthétiques, la créativité et le talent des cinéastes algériens».