Sauvetage 50 millions de dinars seront attribués à chaque club de football de la nationale Une. Telle est la promesse qu?a récemment faite le président de la République. C?est lors de sa visite de travail à Constantine que le premier magistrat du pays, M. Abdelaziz Bouteflika, a dévoilé ses intentions de faire un geste envers l?élite du football national et en arrière-plan ce qu?elle draine comme foules et passions, mais aussi intérêts. La plupart des clubs se frottent déjà les mains à l?idée de voir une manne aussi intéressante leur tomber du ciel, même si les enveloppes prévues sont beaucoup plus soupçonnées de velléités électorales dans la perspective de l?élection présidentielle de 2004 que d?une aide inscrite dans une démarche de développement de la discipline. Certes, l?Etat avait promis, lors d?un Conseil de gouvernement, en novembre 2002, d?injecter de l'argent dans les caisses des clubs, mais il faudra bien qu?il contrôle tout cet apport financier afin qu?il ne soit pas détourné de ses objectifs vers des comptes obscurs ou dans des transferts foireux. L?Etat doit faire respecter les lois régissant les finances publiques, sachant que certaines communes du pays profond n?ont pas de quoi subvenir aux besoins basiques de leurs populations ! Du côté de la FAF, on ne désespère pas et on compte relancer tous les ambitieux projets pour lesquels (entre autres) le président Raouraoua a été élu : centres de formation, prise en charge des salaires de l?encadrement technique...). Il y a deux ans, le ministère des Finances avait adressé à son homologue des Sports une correspondance afin d?obliger les clubs à posséder une immatriculation fiscale. Et si le fisc est lésé dans ses droits lors de certaines transactions financières dans le monde sportif, le MJS serait, lui aussi, lésé, mais dans un autre domaine, celui de la gestion des ressources générées par l?exploitation des infrastructures et installations sportives. En février 1995, un chapitre de l?ordonnance 95.09 a instauré le professionnalisme et les clubs ont eu le droit de transformer leur statut et de vivre de leurs bénéfices. Malheureusement, les textes d?application n?ont pas suivi, ce qui a laissé, et laisse encore, le champ libre à une anarchie qui ne dit pas son nom. Maintenant, que ce soit l?argent de Sonatrach, qui a remplacé le Groupe Khalifa, ou celui de la présidence et donc du Trésor public, c?est tout de même l?argent du pauvre (con)tribuable qui atterrira à coup sûr dans les caisses des clubs avec comme point d?interrogation sa destination. Alors : «Clubs de la nationale Une, l?argent arrive ; faites-en bon usage ! Vous comprenez ce que je veux dire.» Voilà le slogan qui sied le mieux à la situation de notre football national, à quelques mois d?une énième déception lors de la prochaine CAN 2004, à Tunis.