Trente wilayas sont menacées par ce phénomène : 8 dans les zones steppiques, 13 dans la région agropastorale et 9 wilayas sahariennes. C'est le bilan avancé par la Direction générale des forêts, dont le directeur, Abdelmalek Titah, affirme que la lutte contre la désertification a toujours constitué une priorité pour les pouvoirs publics. Cet intérêt s'est traduit par des reboisements tous azimuts, qui ont été réalisés au lendemain de l'indépendance. L'exemple le plus édifiant est le barrage vert, qui s'étend de la frontière Ouest à la frontière Est sur une superficie de 3 millions d'hectares, et réalisé par les jeunes appelés du service national. De même, ce programme porte également sur l'extension et la réhabilitation du barrage vert sur 100 000 ha, la réhabilitation de la nappe alfatière, la protection des zones de parcours et le développement de l'agriculture saharienne autour des oasis. En outre, un vaste programme de lutte contre l'érosion à travers 34 bassins versants a été engagé. Il s'agit à ce niveau de planter une superficie de 3,5 millions d'hectares. Pour autant, la réussite de ce programme dépend dans une très large mesure de l'adhésion et de la participation des populations riveraines des espaces concernés par cette dégradation environnementale, estiment des cadres à la DGF. Ainsi, plus de 300 PPLCD sont en cours de réalisation dont 11 409 ha de plantations forestières dont 2 000 oliviers, 2 508 ha de plantations pastorales, 48 050 ha de mise en défens des parcours steppiques, 600 km de désenclavement, la réalisation de 75 points d'eau, de 24 400 mètres de canaux d'irrigation et 445 unités solaires et éoliennes distribuées aux populations rurales. «La consolidation de ces actions sur le terrain nous laisse dire que nous sommes en mesure de réduire l'avancée de ce phénomène», a estimé M. Titah. «Nous devons continuer à reboiser davantage», estime t-il. Il est à noter que le patrimoine forestier national est composé de 4,7 millions d'hectares, dont 1,2 million d'ha de forêts productives (liège et fruits sauvages notamment), ainsi que 800 000 ha de plusieurs espèces de «pinus», dont le «pin noir» (pin de l'Atlas) du Djurdjura. R. N./APS