L'avancée du désert a déjà touché 600 000 hectares en Algérie. Le sable avance inexorablement, menaçant d'engloutir des millions d'hectares si rien n'est fait pour le stopper. Avec des conséquences désastreuses pour notre quotidien et notre écosystème. Le reboisement demeure le seul moyen à même de limiter l'avancée du désert qui a déjà touché 600 000 ha et 20 autres millions sont aujourd'hui vulnérables. Cette désertification se traduit par la dégradation très avancée des terres et un appauvrissement des populations qui est souvent suivi d'exode. Il s'agit là du stade suprême de la désertification qui touche de plein fouet notre pays. Les chiffres fournis par les services des forêts parlent de 30 millions d'hectares arables menacés, de 12 millions d'hectares soumis à l'érosion hydrique dans les zones montagneuses dont 47 % se situent à l'ouest du pays. En effet, confirme le directeur général des forêts, «la steppe occidentale est en dégradation constante. Elle constitue une préoccupation majeure du fait de son état notamment dans les régions de Naâma et d'El-Bayadh.» Elles sont ainsi pas moins de 7 millions d'hectares (des terres steppiques) à être menacées, selon Abdelmalek Titah, invité sur les ondes de la Chaîne III ce mardi matin. Une situation alarmante qui réclame une prise en charge urgente de la part des autorités concernées. Celles-ci ont, à la faveur de la carte de sensibilité à la désertification élaborée en 1996, identifié plusieurs terres nécessitant un reboisement pressant. En terme d'action, le premier responsable du secteur a tenu à rappeler tous les efforts consentis par les pouvoirs publics pour stopper le phénomène de la désertification à commencer par le barrage vert. «L'Algérie est un des pays pionniers à avoir pris conscience du phénomène», soulignera-t-il. Un travail qui s'est poursuivi avec la mise en place du plan national de reboisement lancé en 2000. Ce dispositif a permis, d'après M. Titah la concrétisation de plus de 400 000 hectares de plantations forestière et fruitière. Ce programme a ciblé à plus de 40 % les zones steppiques en état de déforestation avancée. Le plan d'action en question a notamment été soutenu par les études réalisées sur le traitement des bassins versants, soit 34 études en tout. Elles ont été, selon l'orateur, d'un très grand apport dans l'identification des régions à risque, outre l'inventaire forestier national qui vient d'être livré. «Ces travaux ont permis de mieux intervenir sur le terrain dans la protection des bassins versants à ouvrage hydraulique et de lutter contre l'érosion», a-t-il expliqué. Dans cette perspective de prendre le dessus sur ce phénomène de plus en plus menaçant, la direction générale des forêts ambitionne d'intégrer davantage les populations. Des projets de proximité de lutte contre la désertification ont, a cet effet, été lancés depuis déjà quelque temps et commencent même à prouver leur efficacité, à en croire M. Titah. «Ces projets sont financés sur le Fonds de développement de la lutte contre la désertification», dira-t-il.