Parade n Des campagnes de reboisement sont en cours dans les régions touchées pour constituer «des bandes vertes afin de bloquer l'avancée du désert». L'avancée du désert constitue une menace réelle pour les terres arables situées aussi bien dans les Hauts-Plateaux qu'au nord du pays. Le constat établi par la direction générale des forêts est des plus alarmants. Une superficie de 36 millions d'hectares implantée notamment dans les régions steppiques est actuellement affectée par le phénomène de désertification, affirme Abdelmalek Titah, directeur général des forêts. «La cartographie nationale a montré que plus de 600 000 ha, situés dans les régions steppiques, ont été ensablés et sept millions d'hectares, implantés dans ces mêmes régions, sont menacés d'érosion provoquée par les vents», ajoute le même responsable. «La désertification est une menace réelle», insiste notre interlocuteur. Sur les 36 millions d'hectares affectés par la désertification, «20 millions d'hectares sont situés dans la steppe ouest (El-Bayadh, Naâma…) où il y a une dégradation avancée. Nous avons aussi 12 millions d'hectares qui sont menacés par l'érosion hydrique», précise encore M. Titah. Les régions montagneuses ne sont pas à l'abri d'une telle menace, puisque près de 12 millions d'hectares sont sous la menace d'une érosion torrentielle, ce qui pourrait se répercuter négativement, d'une part, sur les rendements des activités agricoles et, d'autre part, sur les équipements hydrauliques et les habitants en milieu rural. La lutte contre ce phénomène nécessite d'importants moyens humains et financiers ainsi que des plans d'action étudiés et adaptés aux spécificités géographiques des régions concernées. Dans ce registre, le DG des forêts affirme que des actions sont actuellement menées dans ces régions, notamment des campagnes de boisement pour constituer «des bandes vertes afin de bloquer l'avancée du sable», ainsi que des opérations relatives à la fixation des dunes. La tâche n'est pas du tout aisée, reconnaît notre interlocuteur qui estime que «même si la direction générale des forêts est le point focal, il faut dire que la lutte contre la désertification est une affaire qui doit mobiliser les différents départements ministériels car c'est un travail de longue haleine». L'Algérie est, rappelons-le, l'un des pays pionnier ayant œuvré à «stopper» l'avancée du désert avec le projet du barrage vert réalisé au début des années 1970. «Notre pays, à travers ses institutions, est souvent sollicité par d'autres pays qui veulent mettre à profit son expérience dans le domaine», souligne M. Titah, rappelant que notre pays était parmi les premiers à ratifier la convention des Nations unies contre la désertification. Interrogé sur les moyens mis en place pour le contrôle de la mise en œuvre des programmes, le DGF a affirmé que son administration «veille au bon déroulement des opérations et le contrôle s'exerce par les directions de wilayas à travers des inspections».