Etat n A l'entrée, le décor est enchanteur et reposant, avec un magnifique jardin bien entretenu qui constitue un refuge pour beaucoup de monde en ces temps de grande chaleur. Mais qu'en est-il de l'hygiène à l'intérieur des services ? Lors d'une virée au centre hospitalo-universitaire de Beni Messous, nous avons constaté que, comparativement aux autres hôpitaux de la capitale, celui-ci est assez propre, du moins en ce qui concerne certains services. Dans un service de cet hôpital, des médecins nous ont expliqué que le manque d'hygiène est leur plus grand problème. D'ailleurs, c'est ce que nous avons constaté sur les lieux. A l'intérieur même de ce service, les chats cohabitent avec les malades. Nous en avons aperçu quelques-uns dans les couloirs. «C'est devenu fréquent pour nous», affirme un médecin. Une partie du service a été récemment rénovée, mais cela a été mal fait, selon les témoignages de quelques médecins, mais c'est aussi ce que nous avons constaté. La salle réservée aux femmes est en travaux. Il y a un manque flagrant de places. «Chaque jour, nous recevons une quarantaine de patients aux urgences. Parfois, des patients nécessitent une hospitalisation, mais ce n'est pas possible, faute de place», témoigne un médecin. Au sein de ce service, les médecins nous ont également signalé un manque flagrant de matériel, ce qui les pénalise énormément, surtout quand il s'agit d'urgences. Dans un autre service, celui de l'ophtalmologie, qui compte trois étages (femmes, hommes et un autre pour les enfants), un seul est fonctionnel. Les deux autres étages sont fermés depuis plus de deux mois pour des travaux de rénovation qui, au moment de notre visite, n'avaient pas encore été lancés. «On ne peut plus hospitaliser les patients. On n'a plus de places. Tous les patients sont entassés dans un seul étage du service», nous dit un médecin. «Il y a des patients qui attendent de subir une intervention chirurgicale depuis… 2008 ! Et la liste d'attente ne cesse de s'allonger», affirme un autre médecin. Alors qu'elle est censée être complètement noire, la chambre de consultation d'urgence est éclairée, les vitres des fenêtres sont recouvertes de papiers. Pis encore, cette salle est très exiguë et ne respecte pas les normes pour l'examen des patients. «La salle doit être assez spacieuse, mais celle-ci mesure à peine 4 m de longueur. Il faut au moins 6 m pour pouvoir mesurer l'acuité visuelle. Donc, l'acuité visuelle qu'on obtient est déjà fausse», nous explique un autre médecin. Selon des médecins, il y a du matériel qui n'est pas stérilisé et qui constitue une menace pour les patients. D'ailleurs, nous avons constaté que l'appareil utilisé pour mesurer l'acuité visuelle est un peu rouillé. Il faut noter que certains services, comme ceux de la pédiatrie et de l'ORL, sont relativement propres. Mais, il y a tout de même un manque de matériel mais aussi de certains médicaments. «Il y a également un manque de sécurité pour les médecins qui sont de garde. On se retrouve à gérer tout. Une fois une collègue a été agressée par les parents d'un patient», témoigne un médecin. B. M.