Protection n «Environ 600 mineurs dont 7 filles sont détenus dans les établissements pénitentiaires» C'est ce qu'a indiqué, hier, Felioune Mokhtar, directeur général au ministère de la Justice, lors d'un séminaire sur la justice pour mineurs dans les pays arabes et de l'Afrique du Nord, Selon M. Felioune, le dossier de réformes pénitentiaires est un grand dossier qui comprend quatre volets : les réformes de la législation et leur adaptation aux normes internationales, ce qui a été fait en 2005 et plusieurs textes sont en application ; l'amélioration des conditions de détention dans les prisons à savoir l'amélioration en matière de santé, d'hébergement et la prise en charge à l'intérieur des prisons. Pour cela, il estime qu'il y a un effort considérable qui a été matérialisé par des crédits importants. Le troisième volet consiste à renforcer la réinsertion sociale avec l'inscription de détenus notamment, chaque année, dans les différents cycles d'enseignement et dans la formation professionnelle. Le quatrième et dernier volet concerne la modernisation des Etablissements pénitentiaires. Dans ce cadre, il a déclaré qu'un projet de construction de nouvelles prisons est en cours et porte sur 14 centres de réinsertion pour mineurs. «Ces centres seront presque des écoles. Ils sont construits sur le plan régional pour que les mineurs soient pris en charge dans des centres spécialisés où les gardiens seront des civils et avec un encadrement qui sera constitué d'éducateurs, de psychologues...», a-t-il souligné. Il estime que ces établissements se rapprocheront beaucoup plus de l'internat que des centres pénitentiaires. Interrogé sur le nombre de mineurs détenus actuellement en Algérie il a répondu : «Environ 600 mineurs dont 7 filles sont pris en charge dans les deux centres qui existent dans le pays, à savoir celui d'Oran et celui de Sétif.» Pour ce qui est de la situation des détenus mineurs en Algérie, Seba Fatima Zohra, psychologue, experte et membre de l'Organisation Africaine des droits de l'enfant, nous a fait remarqué, en marge, que deux populations différentes de ces détenus sont accueillies dans les mêmes centres, à savoir les jeunes en danger moral (les délinquants) et les jeunes qui ont commis des crimes. Selon elle, bien que le dispositif mis en place soit irréprochable, ces deux populations doivent être séparées et que chacune d'elles doit avoir son centre. Concernant l'expérience algérienne, Mme Djaber, directrice régionale de l'organisation internationale, l'a qualifiée de «pionnière et avancée» par rapport au reste des pays arabes, d'autant que l'Algérie fait montre d'une grande volonté de développer des programmes relatifs à la justice pour mineurs afin de mieux protéger les enfants. L'Algérie est le seul pays arabe qui dispose de juges «spécialisés» dans la justice pour mineurs, a-t-elle fait savoir.