Thème n «Les savoir-faire ancestraux de Tlemcen et de sa région», tel est l'intitulé du colloque international qui débutera aujourd'hui, samedi, et se poursuivra jusqu'au 4 juillet. Dans son intervention, lors d'un point de presse, hier, à Tlemcen, Slimane Hachi, directeur du Cnrpah a déclaré : «Le but de ce colloque est de réfléchir sur le devenir du patrimoine immatériel algérien», et d'ajouter : «Il est clair que certaines composantes de notre héritage intangible ont disparu et que d'autres vont disparaître, mais le plus important est l'innovation dans ce patrimoine immatériel.» Il a, en outre, souligné que l'objectif de tout travail sur le patrimoine immatériel est «de constituer une banque de données de tous les éléments constitutifs de notre patrimoine immatériel». Pour Slimane Hachi le patrimoine immatériel est une nécessité, une exigence, car «pour se reconstruire il faut examiner – et réexaminer – ses racines, il faut avoir un solide ancrage dans le passé, respecter son héritage, le préserver et le promouvoir, tout en ayant un regard (neuf) sur l'avenir». Revenant au colloque, il dira : «Cette rencontre comporte plusieurs axes, à savoir les littératures populaires, l'écriture, l'art de la construction, les pratiques liées à la guerre, à la construction, la musique et ses instruments, les fêtes et ses pratiques rituelles et d'autres savoir-faire concernant la ville de Tlemcen et sa région.» Ainsi toute l'histoire, les pratiques sociales et culturelles ainsi que les croyances populaires de Tlemcen et des régions limitrophes sont exhumées, réexaminées et étudiées pour dégager une réflexion ou une méthodologie de sauvegarde de cette dimension patrimoniale intangible. S'agissant des savoir-faire, le comité scientifique du colloque composé de Ouiza Galèz, de Benaïssa Tedjini et de Abdebacer Bourdouze, estime que c'est «l'expression concrète du patrimoine culturel immatériel, regroupant ainsi tout ce qui est d'invention ou de création humaine depuis que l'homme a commencé à utiliser ses membres et son intelligence pour améliorer son existence et profiter de la nature pour son bien-être». Et d'expliquer : «Cette notion ne se résume pas seulement à la connaissance – fût-elle détaillée – et l'énumération des métiers anciens encore existants ou conservés dans la mémoire collective ; elle nous interpelle aussi sur leurs fondements tant anthropologiques, philosophiques qu'économiques.» Notons que les savoir-faire nous rappellent manifestement l'origine de notre civilisation, notre culture, notre développement et notre confort. Tout cela nous rappelle ces gestes oubliés, notre capacité intellectuelle et notre esprit imaginatif. A signaler enfin que cette rencontre scientifique est organisée par le Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historique (Cnrpah) en partenariat avec l'université de Tlemcen et ce, à l'occasion de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011».