La chanson raï a «beaucoup à faire pour s'imposer sur la scène mondiale», a estimé Cheb Bilal, hier, dimanche, à Oran, ville où il doit se produire en soirée dans le cadre des concerts programmés à l'occasion de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse. «A l'exception de quelques chanteurs de raï qui ont pu accéder à l'universalité, certains ont, certes, fait une percée dans des villes européennes, maghrébines, arabes et ailleurs, mais ont beaucoup à faire pour s'illustrer sur la scène mondiale», a indiqué à la presse ce chanteur. Pour être reconnu, a-t-il dit, «il faut passer par un label conçu ailleurs, compte tenu des moyens et des enjeux que représentent la culture en général et la musique en particulier». Interrogé sur sa non-participation au festival de raï qu'organise la ville de Sidi Bel Abbes, il a expliqué que «cela relève d'une décision personnelle», tout en rappelant qu'il a été «hué dans une de ses précédentes manifestations». L'étoile du raï a reconnu avoir le trac. «C'est important. Oran est ma ville. Elle a son timbre, son cachet mais aussi son public et son charme discret», a-t-il expliqué. «Je suis très heureux de me produire dans ma ville sur la scène du prestigieux théâtre de verdure qui porte le nom de mon idole Chekroun Hasni.» Il a également dit «être heureux de rencontrer ses fans à l'occasion de cette soirée artistique marquant les festivités du 49e anniversaire de l'indépendance et de la jeunesse». Cheb Bilal se distingue par le style de ses chansons qui sont puisées de la réalité sociale, du vécu des gens, de leurs souffrances «et de mes souffrances que je partage avec mon public», a-t-il confié. Il a annoncé en outre sa participation, cet été, avec Cheb Mami et d'autres, à des tournées dans les pays du Maghreb.