Résumé de la 42e partie n Poirot découvre, stupéfait, que le coffre de Mrs Inglethorp a été forcé et vidé de son contenu... Nous nous regardâmes, ahuris. Poirot alla jusqu'à la cheminée. Extérieurement, il paraissait calme, mais je remarquai que ses mains, qui, par force d'habitude, alignaient sur la cheminée les vases remplis d'allumettes de papier, tremblaient violemment. — Voici ce qui s'est passé, dit-il enfin. Cette mallette renfermait une preuve, sans importance apparente peut-être en soi, suffisante pour rattacher le crime au meurtrier. Celui-ci avait un intérêt vital à la détruire avant qu'elle ne fût découverte et que sa signification n'apparût clairement. Comme la mallette était fermée à clef, il fut obligé de forcer la serrure et de trahir ainsi sa présence. Mais pour qu'il courût un risque pareil, il fallait que cette preuve fût d'une importance capitale. — Mais qu'est-ce que cela pouvait être ? — Ah ! s'écria Poirot avec un geste de colère. Cela, je ne le sais pas. Sans aucun doute, un document quelconque, peut-être le bout de papier que Dorcas remarqua hier dans la main de Mrs Inglethorp. Et moi, maladroit que je suis ! je n'ai rien deviné ! J'ai agi comme un idiot. Je n'aurais jamais dû laisser cette mallette ici. J'aurais dû l'emporter avec moi ! Ah ! triple imbécile ! Et maintenant, tout est envolé, détruit ! Mais n'y a-t-il pas encore une chance ? Nous ne devons négliger aucune piste ! Il se précipita hors de la chambre comme un fou, et je le suivis dès que j'eus suffisamment recouvré mes esprits. Lorsque je parvins au haut de l'escalier, il était déjà hors de vue. Mary Cavendish se tenait à l'endroit où l'escalier bifurquait, et ses regards suivaient la direction par où Poirot avait disparu. — Qu'est-ce qui arrive à votre étonnant petit ami, monsieur Hastings ? Il vient de me croiser comme un taureau furieux. — Il a un gros ennui, remarquai-je assez mollement, car je ne savais si Poirot voulait tenir cachée sa découverte. Et voyant un sourire errer sur les lèvres de Mrs Cavendish, je changeai de conversation en disant : — Ils ne se sont pas encore rencontrés, n'est-ce pas ? — Qui ça ? — Oh ! Inglethorp et Miss Howard. Elle me fixa d'un regard assez déconcertant. — Croyez-vous que ce serait un désastre, s'ils se rencontraient ? — Mais... et vous ? dis-je, interloqué. — Non. Elle souriait tranquillement. — Non, j'aimerais assister à une bonne scène ! Cela allégerait l'atmosphère. En ce moment, nous pensons tous beaucoup trop, et nous parlons trop peu ! — John n'est pas de cet avis, dis-je. Il est désireux de les empêcher de se rencontrer, si possible. — Oh, John ! Quelque chose dans le ton me piqua au vif et je m'écriai vivement : — Le vieux John est un joliment chic type ! (A suivre...)