Lever de rideau n La 2e édition des Journées cinématographiques d'Alger a débuté, jeudi, à la cinémathèque avec la projection de Quelques jours de répit d'Amor Hakkar qui a, pour rappel, représenté l'Algérie au dernier Festival de Sundance aux Etats-Unis. Le film – une production franco-algérienne, troisième long-métrage du cinéaste – retrace l'itinéraire, voire dresse le portrait d'un trio - deux hommes et une femme - où sont décrites, avec pudeur et retenue, leurs émotions. C'est donc l'histoire de deux hommes qui s'aiment et qui, pour vivre leur homosexualité et éviter la pendaison, ont fui leur pays, la République islamique d'Iran. Ils arrivent clandestinement en France. L'un rencontre une femme d'un certain âge qui n'attend plus rien de la vie. Une rencontre qui va bouleverser leurs trois destinées. L'émotivité du film est rendue perceptible grâce au choix de la musique – à la fois belle et simple – qui l'accompagne et ponctue chaque situation. Le film est aérien, il privilégie des plans larges, et des scènes sombres, voire même obscures (les tunnels). Le but : faire ressortir – et ressentir – l'atmosphère ambiante. A noter que le film a été soutenu par le ministère de la Culture algérien et a donc bénéficié d'une aide financière. Amor Hakkar a, aussi, obtenu l'aide à la création pour son deuxième long-métrage : La maison jaune. Les Journées cinématographiques d'Alger, organisées pour la deuxième fois, après celles de 2009, sont initiées par l'association A nous les écrans, elles se poursuivront jusqu'au 11 juillet. Au programme 32 productions de 17 pays dont l'Algérie. Outre les projections, plusieurs conférences sont prévues en marge de ces journées, sur des thèmes divers tels «Les rapports du cinéma turc avec le monde arabe», «La place de la critique cinématographique dans le monde arabe» ou encore «La véritable place du cinéma méditerranéen aujourd'hui». Une compétition nationale du meilleur court métrage et du meilleur film documentaire est également inscrite au programme de ces journées. Les prix seront décernés lors de la clôture le 11 juillet 2011, au même titre que les lauréats du concours national du scénario, lancé en mai dernier. Rappelons que la clôture verra la projection d'une comédie signée Angélo Cianci Dernier étage gauche gauche avec Fellag en vedette.A nous les écrans est une association versée dans la promotion du cinéma. Son plan d'action consiste à organiser des concours de scénario, de journées cinématographiques et de ciné-club. Rappelons que l'association a, durant les années 2008 et 2009, présenté le plus vaste programme en qualité tout comme en quantité pour un ciné-club en Algérie. La force de l'association réside dans l'originalité des films et la qualité du débat. Pour les amateurs du 7e art, A nous les écrans compte reprendre, durant le ramadan, ses activités de ciné-club. Les Journées cinématographiques d'Alger accordent, cette année, un grand intérêt aux courts-métrages – et aux documentaires. «C'est un choix qui s'impose. D'abord, on a eu une bonne production du court métrage national, ensuite nous avons le privilège de présenter un tour du monde du court métrage international à travers huit courts métrages originaux», explique Salim Aggar, président de l'association A nous les écrans. S'agissant du concours du meilleur scénario du documentaire, Salim Aggar soulignera : «Nous avons décidé de consacrer l'édition du scénario, cette année, dans le documentaire et le court métrage, car ils sont actuellement mes meilleurs espoirs du cinéma algérien. Et cela a été bénéfique, puisque nous avons reçu plusieurs scénarios. Je peux vous dire que l'association est, à l'issue de ce concours, très sollicitée pour les formations. D'ailleurs, après les JCA, nous comptons lancer un atelier pour l'écriture du scénario documentaire, car il y a beaucoup de lacunes dans ce genre.»En outre, plusieurs documentaires consacrés à la Révolution algérienne, à la question palestinienne et africaine, seront projetés. Notons que les enfants ne seront pas en reste, puisque l'association A nous les écrans a conclu un partenariat avec la chaîne qatarie pour enfants «Al Jazeera Children», pour pouvoir présenter trois courts métrages réalisés par des grands cinéastes arabes : Penalty du Tunisien Nouri Bouzid, Mazen oua Naml du Libanais Borhane Aloui, qui a notamment réalisé le très connu Kafr Kassem et le court métrage En attendant Zidane, réalisé par le cinéaste algérien Ahmed Rachedi, qui a notamment réalisé L'Opium et le Bâton et Benboulaïd.