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Histoires vraies
Mort d?une fille indigne (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 06 - 04 - 2004

Résumé de la 3e partie Un double assassinat a eu lieu à la maison des Borden. Pour les habitants de Fall River, les s?urs Borden sont coupables et Bridget est leur complice.
Depuis cinquante ans, le crime des Borden est devenu légende. On a chanté les exploits d?Emma, Lizzie et Bridget, comme ceux de Bonny and Clyde. Trois livres et une pièce théâtrale ont raconté leur vie et le crime. Chaque auteur y est allé de son explication. Ni Emma, ni Lizzie, ni Bridget n?ont jamais protesté. Elles n?ont jamais fait le moindre commentaire.
Cinquante ans plus tard, Charlie Winner, éconduit, remet au goût du jour l?histoire Borden, en y ajoutant son entrevue avec Bridget. C?est son droit. Il a même agrémenté son article-feuilleton d?une photographie de Bridget Sullivan, sous un titre énorme : «La mort la délivrera-t-elle de son secret ?» Le sous-titre est vénéneux : «Depuis cinquante ans, Bridget Sullivan refuse d?affronter la vérité.»
A présent, il n?est plus seul à faire le siège de la maison de crime. Ses confrères lui tiennent compagnie. Ils regardent entrer le médecin tous les jours, l?assaillant de questions dès qu?il ressort.
«Alors ? Comment va-t-elle ? Votre diagnostic ? Combien de jours ? Est-ce qu?elle est dans le coma ?»
On dit que Bridget, isolée malgré son immense fortune, a fait venir des domestiques de New York, une bonne douzaine, ces dix dernières années. Ils sont repartis les uns après les autres. On dit que l?ancienne bonne vit dans les mêmes meubles que jadis. On dit qu?il y a encore, là-haut, dans une chambre du premier étage, le tapis à fleurs sur lequel mourut Mme Borden.
Et tout cela, à nouveau, un demi-siècle après le crime, énerve le public et les journalistes. Comment une femme a-t-elle pu vivre autant d?années dans un endroit où tout le monde la considère comme coupable ? Comment a-t-elle pu se taire aussi longtemps et pourquoi ?
Bridget Sullivan sait forcément quelque chose. Même si elle n?a pas participé au crime, il est impensable qu?elle n?ait pas été au courant. Pourquoi n?a-t-elle pas dénoncé ses maîtresses ? Que les deux s?urs se soient mutuellement protégées peut se comprendre, mais une domestique ? Elle est restée domestique des deux s?urs pendant des années, avant d?hériter elle-même de centaines de milliers de dollars? Est-ce la promesse de cet héritage qui l?a fait taire ? Telles sont les questions que se posent les journalistes.
Autour de la maison de la vieille femme règne une agitation aussi importante que le jour du crime, cinquante ans auparavant. L?idée que la seule chance de savoir la vérité va mourir en même temps que cette vieille femme paraît intolérable. L?idée surtout que quelqu?un a profité du crime, dont tout le monde sait qu?il ne devrait pas payer, est intolérable.
Les lettres anonymes pleuvent au domicile de Bridget Sullivan. Toutes disent à peu près la même chose : «Parlez? Dites la vérité, vous n?avez pas le droit de?»
Le shérif vient proposer son aide à la mourante, littéralement assiégée. Elle refuse. Elle se prépare à faire une déclaration écrite, et prie le shérif de bien vouloir la remettre aux journalistes. Cela tient en deux lignes d?une écriture maladroite, pleine de fautes d?orthographe. Deux lignes sèches, définitives : «Je sais. Je ne dirai rien. Les chiens auront mon héritage. Eux seuls le méritent.»
Bridget Sullivan est morte quelques jours plus tard, à la fin de l?année 1948. Sa fortune est allée à la SPA.


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