Scène n C'est mercredi et jeudi que se jouera sur les planches du TNA la pièce ‘Âqde El Djawhar'. Ecrite par M'hamed Benguettaf, la pièce, conjointement mise en scène par Djamel Guermi et Zaâfoun Kadour, est «un travail historique», ont déclaré, hier, les deux metteurs en scène, lors d'un point de presse. «Les faits remontent à quelques années avant la colonisation de l'Algérie et s'étalent jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.» «Sur un fond historique se tisse une trame imaginée.» L'histoire est mêlée de fiction. «La pièce comporte une écriture dramaturgique, c'est une épopée aussi bien dramatique qu'historique». Cependant, «ce n'est à aucun moment une narration historique, puisqu'il n'y a aucune utilité à raconter ce que le public sait déjà. La pièce s'articule autour d'un travail théâtral ; on y trouve de l'esthétique, de la sensibilité. Il s'agit là d'un travail de création.» Les deux metteurs en scène tiennent à souligner que «la pièce est un spectacle à costume. C'est une grosse production, un spectacle qui a nécessité la réalisation de 70 costumes. Chacun a une fonction. Chacun entre dans une personnalité du texte. Chacun est défini par un contexte scénique». Ainsi, le jeu comportera, selon Djamel Guermi et Zaâfoun Kadour, une extrême richesse visuelle. C'est pourquoi une lecture sémiologique s'impose. «Nous nous sommes basés sur l'aspect esthétique», expliquent-ils. «Nous avons également mis l'accent sur l'image véhiculée par la pièce. Il faut savoir que notre préoccupation dès le départ axait sur : ‘'Comment présenter la pièce au public''. Nous avons alors décidé de privilégier le langage de l'image, car facile à percevoir et à interpréter.» «Aujourd'hui, le théâtre contemporain, pour mieux faire passer le message ou seulement susciter l'intérêt du public, compte dans son travail – et sa mise en scène – sur le langage cinématographique. Car il est visuel.» Cela signifie qu'un travail théâtral ne peut se baser seulement sur la langue parlée, mais tout s'organise autour des signes, des émotions, de la scénographie, de la lumière, du son et de la musique qui accompagne et ponctue l'itinéraire dramaturgique. Djamel Guermi et Zaâfoun Kadour expliquent, par ailleurs, que «l'intérêt dans la pièce, ce n'est surtout pas de jouer le texte – celui-ci n'est qu'un élément du spectacle et il ne peut en être le tout – mais des situations, et nous, nous jouons des situations».En effet, «le public n'a plus besoin qu'on lui véhicule des discours, qu'on lui rabâche les oreilles de narration, il a plutôt besoin de vivre des émotions, de ressentir à travers le visuel que comporte une pièce ce qui est dit ou fait, c'est-à-dire toute l'intensité dramaturgique du jeu». C'est la raison pour laquelle Djamel Guermi et Zaâfoun Kadour s'emploient à sortir de l'ordinaire en apportant au public quelque chose de nouveau, avec une empreinte plus récente. «Tout travail que nous effectuons se présente comme un travail d'atelier de création.»