Scène n Elle sera jouée dimanche prochain au théâtre Mahieddine-Bachtarzi. Placée sous la direction de M'hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national, la pièce entre dans le cadre de la manifestation «El -Qods, capitale éternelle de la culture arabe». Ecrite par le Syrien Mamdouh Oudouan et mise en scène par Abbas Mohamed Islam, Si tu étais Palestinien… aborde la légitimité du peuple palestinien à mener une résistance contre l'occupation israélienne, tout comme elle donne une vue globale sur la personnalité arabe et sa position par rapport à la cause palestinienne. La pièce aborde également la question de si chacun était Palestinien que ferait-il ? S'exprimant sur son travail, Abbas Mohamed Islam, comédien et metteur en scène, a dit, lors d'un point de presse, hier, mardi, au Théâtre national pour présenter son travail : «Le texte est du Syrien Mamdouh Oudouan. A l'origine, le texte, qui a pour titre Si tu étais palestinien…, est une épopée, mais en le lisant, j'ai préféré le retravailler et le rendre dramaturgique.» Et d'enchaîner : «Le drame a plus de réalisme et de crédibilité théâtrale.» La pièce sera jouée en arabe classique, et ce pour donner, selon le metteur en scène, plus de force et de personnalité langagière et de caractère et de tempérament scénique. Interrogé ensuite sur les raisons pour lesquelles, le théâtre algérien reste tributaire des textes d'auteurs arabes ou étrangers, donc un théâtre qui puise dans le répertoire universel, Abbas Mohamed Islam a déclaré : «En effet, les metteurs en scènes algériens se tournent, pour la plupart, vers le théâtral universel.» Et d'ajouter : «Le théâtre national a ouvert ses portes aux auteurs, mais on recourt aux textes universels. Il y a effectivement une crise de textes, donc d'auteurs qui utilisent un langage théâtral.» «Si l'on prête un intérêt assez particulier au théâtre universel, c'est parce que celui-ci ne contient pas toutes les conditions de l'écriture dramaturgique», a-t-il expliqué. Et d'indiquer : «Lorsqu'on demande aux comédiens de monter sur les planches, ce n'est pas pour jouer un texte, mais le sous texte», c'est-à-dire ce qui est en filigrane, ce qui se cache derrière le texte. Abbas Mohamed Islam a mis alors l'accent sur le manque de vrais textes avec un langage théâtral et traitant un fait dramaturgique.«Je ne dirai pas qu'il n'y a pas de dramaturge, mais le plupart des auteurs utilisent plutôt, dans leurs écrits, l'écriture romanesque», a-t-il relevé. «Les textes proposés à la mise en scène manquent de l'acte théâtral et de l'atmosphère dramaturgique.» «Ceux qui tentent une écriture pour le théâtre, écrivent leur texte non pas pour être joués, mais pour être lus», a-t-il expliqué. Et le théâtre, qui est une expression et une interprétation ne peut être un lieu pour lire ou déclamer un texte, mais pour jouer un drame et dire une réalité. Interrogé ensuite sur le rôle du metteur en scène lorsqu'il reprend un texte à portée universelle, Abbas Mohamed Islam a souligné : «Le metteur en scène peut reprendre intégralement un texte ou bien l'adapter, mais son rôle principal consiste à faire connaître un texte au grand public.» «Et mon rôle en tant que metteur en scène, chose d'ailleurs la plus importante, c'est de dire un texte, le faire jouer, le faire connaître», a-t-il souligné, en parlant du texte qu'il a mis en scène et qui sera joué, dimanche prochain, au théâtre national.