Incompréhension n «J'ai une question à vous poser. Pourquoi ma maîtresse frappe les élèves qui lui demandent de réexpliquer le cours ?» C'est le cri de détresse lancé hier par un enfant présent à la conférence sur la délinquance juvénile animée par Mme Sabiha Hammad sociologue au service «observation et éducation en milieu ouvert» de la direction de l'action sociale. Celle-ci, après avoir présenté des statistiques sur les délits commis par des enfants et des adolescents, a donné la parole à l'assistance présente au petit théâtre de la maison de la culture pour un débat autour de sa communication. C'est alors qu'un enfant a pris le micro pour demander à la conférencière de lui expliquer pourquoi son enseignante le frappe, lui et ses camarades de classe, quand ils demandent des éclaircissements sur un point qu'ils n'ont pas assimilé. La psychologue présente à la conférence a demandé à l'enfant ce qu'il ressentait lorsque son enseignante le bat. «ça fait mal.» «Et lorsqu'elle frappe tes camarades ?», poursuit-elle. «ça me fait mal, ça me touche, j'aime pas ça», répond-il en éclatant en sanglots et d'ajouter : «J'ai peur d'aller à l'école.» L'enfant, élève à l'école primaire Mimoune a exprimé, hier, ce que lui et ses camarades endurent avec leur enseignante qui semble avoir remplacé la patience par le bâton pour infliger des châtiments corporels à des chérubins au gré de son humeur. Un comportement condamnable et qui doit être banni de nos établissements scolaires. La psychologue a promis à l'enfant traumatisé de se rendre à l'école pour prendre en charge sa préoccupation. M. Khaldi, directeur de l'éducation, connu par sa rigueur et son impartialité, est interpellé pour se pencher sur le cas de l'enseignante incriminée et pourquoi pas, par la même occasion, enquêter sur d'autres cas car l'école Mimoune ne fait certainement et malheureusement pas exception. La délinquance juvénile, a expliqué Mme Hammad, est en partie due à la démission des institutions éducatives dont l'école... En 2010, 139 délits ont été commis par des mineurs dont un homicide volontaire, 13 cas de coups et blessures volontaires, 3 cas de consommation de drogue, 19 cas d'insultes et menaces et 43 cas de vol. Des chiffres qui sont malheureusement en hausse fera remarquer la conférencière, mais qui peuvent être revus à la baisse, par «un Etat régulateur et puissant qui va veiller à réunir les conditions nécessaires pour intégrer cette frange dans la société».