Le durcissement des conditions de commerce extérieur semble porter ses fruits. Un fléchissement de la facture des achats de produits alimentaires est constaté ces deux dernières années. La baisse de la facture alimentaire de l'Algérie est estimée ainsi à deux (2) milliards de dollars depuis 2008. «Nous constatons une baisse sensible de la facture alimentaire. Elle est estimée à 2 milliards de dollars depuis 2008. Il s'agit de résultats encourageants. Il faut encore un effort pour réduire davantage cette facture pour orienter les ressources en devises vers l'investissement», a annoncé, la fin de la semaine dernière sur les ondes de la radio nationale, le SG du ministère de l'Agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi. La baisse sensible de la facture des achats de produits alimentaires n'est pas seulement le fruit d'un recul des importations, mais elle est due essentiellement au repli sévère des cours de certains produits comme les céréales sur les marchés internationaux. L'Algérie a ainsi pleinement profité du recul des cours mondiaux du blé pour réduire sa facture de moitié. Les importations de l'Algérie en blé ont été réduites de 50% au cours du 1er trimestre 2010 par rapport à la même période de l'année précédente. Selon les statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques relevant des Douanes (CNIS), la facture d'importation de blé a baissé de moitié durant les trois premiers mois de l'année en cours, passant de 658,6 millions à 329,7 millions de dollars. Le volume des importations en blé est passé de 1,6 million de tonnes au 1er trimestre de 2009, à 1,5 million de tonnes durant la même période de l'année en cours. Le SG du ministère de l'Agriculture a annoncé, par ailleurs, des opérations pour l'exportation des excédents de pommes de terre et d'orge. «Des opérations sont déjà lancées. Il est important de noter que pour la première fois depuis longtemps, nous sommes en situation psychologique de penser à l'exportation. Il s'agit de résultats exceptionnels qu'il faut consolider pour qu'ils soient durables», a-t-il affirmé. Il a noté que le gouvernement s'est fixé comme objectif de produire à court terme la moitié des besoins nationaux en céréales, en lait et en pommes de terre. «Nous devons produire un minimum qui nous permettra d'assurer nos approvisionnements. Il est nécessaire de produire la moitié de nos besoins nationaux», a-t-il précisé. Sur sa lancé, il a mis le point sur la rentabilisation de l'exploitation à travers l'utilisation des intrants, la généralisation de la mécanisation mais surtout le développement des moyens logistiques (froid et transport) pour assurer une meilleure distribution de la récolte. Il a annoncé, dans un autre registre, que la dernière réunion de l'Organisation arabe du développement agricole (OADA) , tenue fin avril dernier à Alger a décidé de lancer un programme arabe d'urgence de sécurité alimentaire pour les cinq prochaines années. Un programme qui va dans le sens de l'Appel de Riad de 2008 sur la sécurité alimentaire dans les pays arabes. «Les mécanismes d'un marché agricole arabe commun se mettent en place. Il permettra de fluidifier les échanges entre les pays arabes et valoriser les échanges qu'ont les uns et les autres», a-t-il conclu. Il est à noter que les importations alimentaires ont baissé durant les trois premiers mois de 2010 de 11,1 % en s'établissant à 1,55 milliard de dollars contre 1,75 milliard de dollars à la même période de 2009, soit une baisse de 194 millions de dollars. Sur les six (6) principaux produits du groupe des biens alimentaires importés, quatre (4) ont connu des baisses en termes de montant. Il s'agit des viandes, des laits et produits laitiers et des céréales, semoule et farine. La facture des achats de viandes a chuté de 39,13% pour s'établir à 28 millions de dollars (contre 46 millions de dollars au 1er trimestre 2009), les laits et produits laitiers baissent de 38,97 % à 213 millions de dollars (contre 349 millions de dollars), et les céréales, semoule et farine reculent de 34,75% à 490 millions de dollars (contre 751 millions de dollars). Pour autant, les achats de sucre et produits dérivés ont augmenté de 71,03%, passant à 248 millions de dollars (contre 145 millions de dollars), le café et thé en hausse de 17,65% à 60 millions de dollars (contre 51 millions de dollars) et les légumes secs en augmentation de 3,41% à 91 millions de dollars (contre 88 millions de dollars). Les importations des biens alimentaires ont représenté 16,52% des importations globales sur le 1er trimestre 2010. Mais, la hausse de la facture des biens alimentaires, notamment celle du sucre et produits dérivés n'est pas due à une augmentation des volumes importés, mais à la hausse des cours du sucre (environ 2.000 dollars/tonne) sur les marchés internationaux, signale-t-on.