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Pas de solution miracle à la flambée des prix alimentaires en Afrique
Sécurité alimentaire
Publié dans La Tribune le 17 - 08 - 2008

Les manifestations contre la hausse des prix des aliments qui ont eu lieu en début d'année dans des dizaines de pays ont ébranlé gouvernements et organisations internationales d'aide au développement. Prenant la parole à un sommet d'urgence sur la crise alimentaire mondiale tenu à Rome en juin, M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, a souligné la menace qui pèse sur la stabilité politique et le développement.
Ce sont les céréales, dont le prix a le plus augmenté –maïs, blé, riz, sorgho et millet–, qui constituent l'alimentation de base de milliards de gens. Le cours du blé a augmenté de 130% sur les marchés
mondiaux entre mars 2007 et mars 2008, celui du riz de près de 90% et celui du maïs de presque un tiers. Les prix d'autres produits alimentaires, notamment l'huile végétale et les produits laitiers, ont progressé à un rythme semblable.
Ces hausses ont le plus durement touché les pauvres des 82 pays désignés par l'ONU comme pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). Dans ces pays où le coût des aliments absorbe la moitié ou plus du revenu familial, beaucoup n'ont pas d'autre choix que de consommer des aliments moins chers et moins nourrissants, ou même de sauter des repas. L'ONU rapporte que la facture des importations de céréales des PFRDV a augmenté de plus de 50% en 2007, une hausse de plus de 7 milliards de dollars, et on s'attend à ce que ce fardeau s'alourdisse encore en 2008.
Cent millions de personnes pourraient s'ajouter aux 850 millions qui sont déjà chroniquement sous-alimentées
à travers le monde. Les problèmes de balance des paiements et la dette des pays les plus pauvres pourraient aussi s'aggraver. Les taux de croissance économiques de ces dernières années en Afrique pourraient être anéantis par ces hausses. Une grande partie d'entre elles a été attribuée à l'utilisation de maïs et d'autres cultures vivrières pour la production de biocarburants comme l'éthanol. Mais c'est la conjonction de nombreux autres phénomènes qui fait monter les prix, explique à Afrique Renouveau l'économiste agricole Joachim von Braun. Ces facteurs comprennent : produits pétroliers en hausse, amélioration du niveau de vie en Chine et en Inde, mauvaises conditions météorologiques dans les grands pays exportateurs de produits alimentaires, dont l'Australie et les Etats-Unis, augmentation de la spéculation sur les marchés de produits agricoles, décennies de
sous-investissement et déclin des rendements dans les pays pauvres.
«Aucun de ces facteurs n'aurait à lui seul causé les très fortes hausses que nous constatons, déclare M. Von Braun. Ensemble, ils créent une situation à haut risque.» Selon lui, la résolution de la crise actuelle passe par un ensemble de politiques à court terme, pour augmenter immédiatement les quantités de produits alimentaires disponibles, et d'initiatives à long terme visant à réduire les inégalités au niveau mondial, réformer les politiques de subventions agricoles et les politiques commerciales internationales, accroître la production agricole et l'autosuffisance dans les pays africains et les autres régions en déficit alimentaire chronique.
De la négligence à l'action
La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) avertit que les prix des aliments resteront probablement élevés pendant au moins la prochaine décennie, et que l'époque des grands surplus mondiaux de produits alimentaires et des exportations bon marché pourrait bien être révolue.
Les gouvernements africains ont tenté de réduire le prix des aliments de première nécessité. Au Sénégal, qui dépend des importations pour la moitié de sa consommation nationale de céréales, le gouvernement a annoncé une subvention de 40% pour la farine de blé, une suspension des droits de douane sur les aliments et l'imposition d'un contrôle des prix. En Ethiopie, déjà menacée d'une famine généralisée, le gouvernement a pris un ensemble de mesures d'urgence : diminution des taxes sur les céréales et la farine, subventions pour le blé et poursuite de la distribution de rations alimentaires d'urgence à 800 000 habitants des villes.
Un désastre annoncé
Mais seul le temps dira si les manifestants ont réussi à convaincre leurs dirigeants de s'occuper enfin sérieusement de la crise de l'agriculture mondiale. Au sommet de Rome, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a rappelé aux chefs d'Etat et de gouvernement rassemblés qu'ils avaient déjà connu cette situation, en 1996, puis à nouveau en 2002, en promettant à chaque fois de mettre un terme à la faim dans le monde.
«Les faits parlent d'eux-mêmes, a dit M. Diouf. De 1980 à 2005, l'aide à l'agriculture est tombée de 8 milliards de dollars… à 3,4 milliards… La part de l'agriculture dans l'aide publique au développement est passée de 17% en 1980 à 3% en 2006.» Cela en dépit du fait que l'agriculture constitue le seul moyen de subsistance de 70% des pauvres de la planète. Les manifestations parfois violentes qui ont éclaté à travers le monde au cours des
derniers mois n'étaient, a-t-il déclaré, «que la chronique d'un désastre annoncé».
Dans les pays où les investissements dans l'agriculture ont augmenté, les améliorations ont parfois été spectaculaires. Au Malawi, en 2006, le gouvernement avait doublé la production de maïs du pays grâce à un programme de subventions des semences et des engrais au profit des petits producteurs. Ainsi, l'année dernière, il a pu faire des dons aux agences de l'ONU. Au Kenya, un programme international de garantie de prêts de 5 millions de dollars a assuré la distribution de près de 50 millions de dollars de prêts du secteur privé à l'agriculture familiale.
Mais trop souvent, comme l'a noté Jacques Diouf, les partenaires de l'Afrique pour le développement n'ont pas soutenu ces initiatives. «C'est seulement quand les indigents et les exclus du banquet des riches sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement et leur désespoir que le monde a réagi, le problème de la sécurité alimentaire est un problème politique, a-t-il conclu, le temps des palabres est passé depuis longtemps. Aujourd'hui, il est temps d'agir.»
M. F.
* In Afrique Renouveau, un magazine de l'Organisation des Nations unies


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