Satisfaction n Ces femmes qui exposent, se disent fières de leurs filles qui, bien qu'elles ne sachent pas encore fabriquer les produits, les aident dans la peinture et la décoration. Les femmes rurales ont pu épuiser leurs produits grâce au Salon de l'artisanat qui leur a été dédié par la Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya de Tipasa (CAM).Venues de la localité rurale et montagnarde de Sidi Semiane, ces femmes ont exposé pendant 3 jours, du 25 au 27 du mois en cours, au niveau du Centre de broderie traditionnelle de Cherchell. Yamina Zerkaoui, illettrée, est très satisfaite de cet espace dédié au travail qu'elle réalise dans des conditions précaires chez elle. «ce salon nous a permis de nous rapprocher de nos clients et de vendre mieux. J'espère participer à chaque fois qu'il y a une exposition. C'est très intéressant», nous a-t-elle déclaré, nous révélant qu'une femme étrangère, de nationalité allemande, vient la voir chaque année et depuis fort longtemps, accompagnée de son traducteur, pour acheter ses produits et ceux de ses voisines :«j'ai déjà participé à une exposition à Alger, il y a 8 ans où j'avais vu Khalida Toumi. Elle m'a rendu visite et m'a offert une télévision pour m'encourager» nous a-t-elle encore dit. Mère de 5 enfants, Yamina Mostfaoui qui ne sait pas quel âge elle a, nous dit qu'elle serait née en 1958. «j'aurais aimé vendre plus pendant cette courte durée. Les visiteurs ne s'intéressent pas beaucoup à l'artisanat. Ils préfèrent la plage». Cette dame est déçue car elle a comparé avec d'autres expériences rentables où elle avait épuisé toute sa production artisanale en poterie lors de sa participation à Tlemcen et à Tizi Ouzou. Ces femmes qui exposent, se disent fières de leurs filles qui, bien qu'elles ne sachent pas encore fabriquer les produits, les aident dans la peinture et la décoration. Zahira Benouda de la localité dite El-beldj, a, pour sa part, participé à différentes expositions à l'échelle nationale et internationale avec ses poteries. «Je souhaite avoir un local à moi pour pouvoir épuiser mes produits moi-même». Les femmes exposantes préservent à ce jour leurs traditions d'antan. Elles se chargent d'extraire leur matière première de la nature pour fabriquer des outils et ustensiles de cuisine surtout ceux que leurs ancêtres du mont Chenoua utilisaient. Ces touches, on peut les trouver avec l'outil «ayaroudj» utilisé dans le stockage du blé et des céréales que l'on dispose sur une étagère en pierre peinte en blanc dite «bouduivine». On trouve également «aklouchte»,une tasse utilisée pour servir le lait caillé ou le l'ben, «naefekh el-bouche» pour mettre ce lait caillé, «imalate»(marmite), «aboukal wamane» ainsi que des tapis et d'autres produits traditionnels.