Retard n Un an et demi après son annonce par les pouvoirs publics, le programme national de mise à niveau de 20 000 entreprises est resté lettre morte. Jusqu'à maintenant, aucune entreprise n'en a bénéficié. «Nous avons un an et demi de retard, et il faudrait que ce programme démarre. En ce qui concerne la mise à niveau de 20 000 entreprises, à mon avis, c'est un chiffre excessif. Je ne pense pas qu'on puisse arriver à traiter ces 20 000 entreprises», a indiqué le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Bensassi. A une question sur les raisons des retards enregistrés pour la mise en œuvre de certaines décisions qui sont entérinées par les pouvoirs publics, mais qui ne trouvent pas un écho sur le terrain, il a assuré que le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement est attentif à cette mise à niveau. Cependant, un retard est déploré. Abordant le Meda 1, il a indiqué que lui-même a émis des critiques. «Certains disent que ce programme a réussi, mais moi personnellement je dis qu'il faudrait relativiser car il n'a pas totalement réussi. Certes, certaines entreprises ont été mises à niveau, et pour le reste ce sont des diagnostics, qui ont été apportés à certaines autres entreprises», a expliqué M. Bensassi, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. «Et puis un programme où il y a eu trois (3) directeurs successifs, je suis désolé, c'est un programme boiteux», a-t-il regretté. S'agissant du Meda 2, il a expliqué qu'il touche la compétitivité des entreprises et vient à peine de commencer. Il refuse de parler d'échec, comme le pensent et le disent certains analystes. La dépendance économique de notre pays vis-à-vis de l'extérieur est de plus en plus importante et pesante. Les derniers chiffres du Centre national de l'information et des statistiques (Cnis) le confirment dans tous les domaines (agricole, industriel et commercial). Alors que les importations ne cessent d'augmenter, la production est au point mort. Pour booster la productivité, M. Bensassi a estimé qu'il faudrait tout d'abord qu'il y ait un appareil de production, à savoir des entreprises productrices. A ce propos, il a expliqué que la création de ces entités ne se fait pas par décrets, il faudrait pour cela créer les conditions et l'environnement propices pour leur développement. «Une unité de production ne dégage pas fatalement des bénéfices, comme quelqu'un qui fait de l'importation et qui se «sucre» à travers tous les containers de marchandises qui sont importés et revendus en l'état», a-t-il dit. Selon lui, il y a des entreprises productrices performantes qu'il faudrait aider, et d'autres qui sont en stand-by parce qu'elles ont certaines difficultés, notamment d'ordre financier. «Il faut les aider aussi.» En outre, il a mis en exergue la nécessité de relancer le secteur industriel à travers notamment la sous-traitance. «Il faudrait que l'on créé des unités de sous-traitance autour des différents pôles industriels.»