Intervenant lors d'une conférence de presse, animée, hier, au niveau du siège de Laddh, Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, a affirmé que depuis la levée de l'état d'urgence, rien n'a été changé dans le pays. Au contraire, selon lui, le gouvernement a intensifié sa répression. «L'état d'urgence n'a pas été réellement levé. L'annonce en a été faite uniquement pour tromper l'opinion internationale.» «La répression est toujours là. Les marches sont interdites dans la capitale. Même chose dans les autres wilayas. Les rassemblements sont toujours interdits, que ce soit dans les rues ou les salles. Pourtant, le droit à la manifestation est un droit constitutionnel», a-t-il ajouté, en indiquant qu'aucune autorisation ne leur a été donnée de la part des autorités pour tenir une manifestation.Evoquant les violations des droits des citoyens, M. Bouchachi a donné en exemple le cas des Algériens, qui souhaitent se marier avec des étrangères. Il a indiqué, à ce propos, que «l'Etat ne leur délivre ou presque aucun droit de conclure de tels mariages, en subordonnant ces unions à l'autorisation des services de sécurité et de wilaya. Pourtant, cela entre dans les principes des libertés individuelles. Et en plus, il n'y a aucune loi qui interdit aux Algériens et Algériennes de se marier avec des étrangers», a-t-il soutenu, en interpellant les autorités de changer ces lois, jugées anticonstitutionnelles. «Ces lois déshonorent l'Algérie», a-t-il déclaré.Interrogé sur les actions que la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme compte mener à l'avenir, maître Bouchachi a indiqué que «des réunions et des conférences seront organisées à travers les 48 wilayas, dans le but de sensibiliser la population algérienne quant à la nécessité de changement».