Résumé de la 66e partie n A 6h, Mr Inglethorp ne pouvait être à la pharmacie puisque, à cet instant précis, il raccompagnait Mrs Raikes chez elle... Il y eut un instant de lourd silence. Japp, qui paraissait le moins étonné, parla le premier : — En vérité, vous êtes stupéfiant, monsieur Poirot. Je suppose que les témoins dont vous parlez sont des gens dignes de foi ? — Voici ! J'ai préparé une liste contenant leurs noms et leurs adresses. Bien entendu, vous les verrez vous-même. Mais vous constaterez l'exactitude de mes dires. — J'en suis certain ! Japp baissa la voix : — Je vous suis bien obligé ! J'aurais fait une belle gaffe en l'arrêtant. Il se tourna vers Inglethorp. — Excusez-moi, monsieur, mais pourquoi n'avez-vous pas dit cela à l'instruction ? — Je vais vous donner la raison, interrompit Poirot. Il courait une certaine rumeur... — Une rumeur absolument fausse et très injuste, déclara Alfred Inglethorp d'une voix agitée. — Et Mr lnglethorp était très désireux qu'aucun scandale n'éclatât en ce moment. Est-ce vrai ? — Tout à fait ! dit Inglethorp. Ma pauvre Emily n'est même pas enterrée ! Pouvez-vous donc trouver étonnant mon désir de couper court à d'autres rumeurs mensongères ? — Entre nous, monsieur, déclara Japp, je préférerais mille rumeurs au risque d'être arrêté pour assassinat. Et je crois que Mrs Inglethorp eût partagé mon avis. Car sans M. Poirot, ici présent, vous étiez bel et bien arrêté, aussi sûr que je m'appelle Japp ! — Sans doute ai-je été imprudent, murmura Inglethorp. Mais vous ne savez pas, inspecteur, combien j'ai été persécuté et diffamé ! Et il lança un coup d'œil vindicatif vers Evelyn Howard. — Maintenant, monsieur, dit Japp vivement en s'adressant à John, j'aimerais voir la chambre de la victime. Après quoi, je bavarderai un peu avec les domestiques. Ne vous dérangez pas, M. Poirot me montrera bien le chemin. Comme ils sortaient tous de la pièce, Poirot se tourna vers moi et me fit signe de le suivre au premier étage. Là, il me saisit par le bras et me tira de côté. — Allez vite dans l'autre aile. Arrêtez-vous là, de ce côté de la porte de service. N'en bougez pas avant mon retour. Puis, tournant rapidement sur ses talons, il suivit les deux détectives. Je lui obéis et me postai près de la porte, me demandant les raisons secrètes de cet ordre. Pourquoi devais-je monter la garde sur ce point particulier ? Je regardai pensivement le corridor qui s'étendait devant moi. Soudain, j'eus une idée. A l'exception de celle de Cynthia Murdoch, toutes les chambres donnaient sur cette aile gauche. Devrais-je noter qui allait et venait ? Je demeurai fidèlement à mon poste. Les minutes s'écoulèrent. Personne ne passa. Aucun incident ne se produisit. Après vingt, bonnes minutes, Poirot me rejoignit. — Vous n'avez pas bougé ? — Non. Je suis demeuré ici comme un roc. Il n'est rien arrivé. — Ah ! Etait-il content ou fâché ? — Vous n'avez rien vu ? reprit-il. (A suivre...)