Résumé de la 69e partie n Pour Poirot, Miss Howard ne peut être soupçonnée puisque, la nuit du crime, elle était de garde à l'hôpital... Miss Howard occupait presque la même position, et j'ai employé son nom au lieu de l'autre. — Cependant, ce testament rédigé l'après-midi de sa mort peut être... Poirot secoua si énergiquement la tête que je m'arrêtai. — Non, mon ami. J'ai mes petites idées au sujet de ce testament. Je puis au moins vous dire ceci : il n'est pas en faveur de Miss Howard. J'acceptai cette assurance, sans bien comprendre pourtant, comment il pouvait être aussi affirmatif. — Eh bien, dis-je, avec un soupir, nous allons acquitter Miss Howard. C'est en partie votre faute si j'ai pu la soupçonner. C'est ce que vous avez dit de sa déposition à l'enquête qui m'a fait songer à elle. Poirot parut intrigué. — Qu'ai-je dit de sa déposition à l'enquête ? — Ne vous rappelez-vous pas ? Lorsque j'assurais qu'elle et John Cavendish étaient au-dessus de tout soupçon ? — Oh ! ah ! oui ! Il paraissait un peu confus, mais se ressaisit aussitôt. — A propos, Hastings, je désire que vous fassiez quelque chose pour moi. — Certainement. Qu'est-ce ? — La prochaine fois que vous serez seul avec Laurence Cavendish, vous lui direz ceci : «Poirot m'a chargé de vous dire : ‘'Trouvez la tasse à café qui manque et vous pourrez reposer en paix''.» Rien de plus, rien de moins. — Trouvez la tasse à café qui manque et vous pourrez reposer en paix. C'est bien cela ? — Excellent. — Mais qu'est-ce que cela veut dire ? — Ah ! ça ! Je vais vous le laisser deviner. Vous avez les atouts en main. Dites-lui cela, tout simplement, et voyez ce qu'il vous répondra. — Très bien, mais tout cela est fort mystérieux. Nous entrions dans Tadminster et Poirot dirigea l'auto vers la Pharmacie d'Analyses. Il descendit lentement entra dans la boutique et ressortit quelques minutes plus tard. — Voilà, dit-il, j'ai fait ce que je désirais. — Pourquoi êtes-vous venu ici ? demandai-je, pris d'une vive curiosité. — J'ai laissé quelque chose à analyser. — Mais quoi donc ? — Quelques gouttes de cacao que j'ai prélevées au fond de la casserole, dans la chambre à coucher. — Mais on l'a déjà analysé ! m'écriai-je, stupéfait. Le docteur Bauerstein l'a exigé et vous-même avez ri à l'idée qu'il pût contenir de la strychnine. — Je sais que le docteur Bauerstein l'a fait analyser, répliqua Poirot tranquillement. — Eh bien, alors ? — Eh bien, j'ai envie de le faire analyser de nouveau, voilà tout. Et il me fut impossible de tirer de lui un autre mot sur le sujet. Cette démarche de Poirot m'intrigua vivement. Je n'y voyais ni rime ni raison. Pourtant, ma confiance en lui qui, à un moment faiblit quelque peu, était pleinement rétablie depuis que son opinion sur l'innocence d'Alfred Inglethorp avait été si triomphalement justifiée. (A suivre...)