Cependant, les deux femmes avancent toujours dans le désert et, au fur et à mesure que le temps passe, la soif commence à se faire ressentir. Elles ont épuisé depuis longtemps leurs réserves d'eau et elles doivent en trouver vite si elles ne veulent pas mourir. L'eau, elles savent que le désert n'en est pas totalement dépourvu et que, dans les anfractuosités des rochers, se cachent des flaques qui peuvent être suffisamment importantes pour étancher leur soif et abreuver leurs bêtes, mais il faut les chercher, escalader les rochers, aller dans les montagnes qui se dressent au loin. Mais il n'y a pas que les réserves d'eau que l'on trouve dans des rochers. Il y a aussi l'eau des oueds, invisible à la surface, sauf en période de pluies, mais qui coule sous le sol. Il suffit de repérer le lit d'un de ces oueds et de creuser pour parvenir au précieux liquide. C'est ce que les gens du désert appellent abankor. A un mètre de la surface, on trouve suffisamment d'eau pour se désaltérer et faire des réserves. Et quand on est nombreux et qu'on peut creuser à 7 ou 8 mètres de profondeur, c'est un véritable puits que l'on découvre dans le désert. Tin Hinan et Takama doivent trouver très vite un lit d'oued si elles ne veulent pas mourir de soif…