Des heurts ont éclaté, hier, mardi, au Chili en marge d'une manifestation qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes demandant une réforme du système éducatif, dans un conflit qui rentre dans son troisième mois et qui a fait dégringoler la popularité du Président Sebastian Pinera. Le cortège, composé majoritairement d'étudiants, a rassemblé dans la capitale 100 000 protestataires selon les organisateurs, et 60 000 selon la police. Le défilé s'est déroulé d'abord dans le calme dans les rues de la capitale du Chili, les manifestants arborant des pancartes réclamant notamment la gratuité dans l'enseignement public. Mais le rassemblement a ensuite dégénéré. Des petits groupes ont commencé à mettre le feu à des voitures, à casser des vitres et à ériger des barricades. Les forces de l'ordre ont eu recours à des canons à eau et à des gaz lacrymogènes pour les disperser. Selon le vice-ministre de l'Intérieur, Rodrigo Ubilla, 273 personnes ont été arrêtées et 39 autres, dont 23 policiers, ont été blessées. Les violences «ont eu surtout lieu dans la capitale», a indiqué Ubilla, mais des rassemblements ont également été organisés dans de nombreuses villes du pays sud-américain. De nombreuses voix s'élèvent au Chili pour dénoncer une inégale répartition des fruits de la croissance, qui devrait approcher cette année 7% en dépit de la crise économique mondiale.