Résumé de la 119e partie n Frida et Diego retournent au Mexique. La jeune femme est heureuse de vivre dans la «maison bleue» où elle fait venir sa sœur cadette et ses enfants. La présence de Cristina a un effet positif sur la vie du couple. Frida remarque que son mari est devenu plus aimable, en tout cas, il ne lui cherche plus querelle. Cristina est toujours dévouée avec son aînée : elle l'aide en tout et surtout, quand ses douleurs la reprennent, la réconforte. — Que deviendrai-je sans toi, petite sœur ? — Je serai toujours à tes côtés, répond Cristina. Elles égrènent également leurs souvenirs. — Tu te rappelles mon accident, dit Frida, c'est toi que j'ai trouvée à mes côtés, il y avait mère et nos autres sœurs, mais la plus dévouée, c'était toi ! — Tu souffrais tellement, dit Cristina. Et Frida se rappelle les larmes aux yeux : — Et ces longues nuits passées à veiller avec moi... Aujourd'hui encore, c'est vers toi que je me retourne pour me réconforter ! — Il y a aussi Diego, dit Cristina. — Diego, dit Frida. Elle garde un moment le silence, avant de reprendre. — Certes, il m'aime, mais il aime encore plus son travail et sa peinture. Toi, en revanche, tu es toujours disponible, tu m'écoutes, tu t'intéresses à moi, tu m'es dévouée. — Il t'aime aussi ! — Heureusement que je t'ai, toi… Mais Frida est aveugle : elle ne s'aperçoit pas que sa sœur a une liaison avec Diego, une liaison qu'elle cache bien, pendant plusieurs mois, mais que la maladresse du peintre qui ne sait pas cacher ses sentiments, finit par révéler. Certes, Diego n'a jamais été un époux fidèle et Frida sait qu'il la trompe à tout venant, avec ses jeunes modèles mais aussi avec les premières venues. Elle connaît les appétits et les excès de son époux et elle a toujours fermé les yeux sur son infidélité, mais avec sa propre sœur, et de plus sa sœur préférée, c'est une chose qu'elle ne peut accepter ! — Qu'as-tu ? demande Cristina. Frida la repousse. — Laisse-moi, je veux rester seule ! Elle ne dit rien mais elle se morfond, elle souffre intérieurement. Elle se reproche d'abord de ne pas avoir su retenir Diego, de ne pas l'avoir compris, puis elle se retourne contre lui. Cet homme, ce géant génial, n'est-il pas un misérable macho, qui prend les femmes pour des objets, justes bonnes pour satisfaire ses instincts ? Frida devient méfiante, elle ne se confie plus à sa sœur, elle se renferme sur elle-même, et quand Diego lui fait des reproches, elle contre-attaque. Ses sentiments, sa souffrance de femme trompée, elle va la traduire dans une magnifique toile, l'un de ses chefs-d'œuvre, Unos Cuantos piquettios (Quelques piqûres), piqûres d'amour et de hargne, à l'égard de celui qu'elle a toujours aimé avec passion. Cependant, si Diego la trompe, il l'aime toujours... (A suivre...)