Terroir Le groupe compte s?affirmer davantage sur la scène musicale. Cet album est une expérience qui lui permet de travailler avec plus de professionnalisme. InfoSoir : Par quoi se caractérise votre album ? Hakim Laâdjel : D?abord c?est un album acoustique. On a utilisé des instruments modernes et des instruments traditionnels : le mandole, le luth, la derbouka. C?est l?arrangement des chansons qui a nécessité l?intégration des instruments traditionnels. C?est de la pop émaillée d?un soupçon de «chez-nous». Ensuite, il y a eu beaucoup d?artistes que nous avons sollicités pour participer à la réalisation de l?album. Enfin, par rapport au premier album, on a mûri. On a acquis une expérience. On s?impose avec notre style de musique. En plus, on est passé au stade du professionnalisme. Hizia peut passer sur les ondes internationales. Comment est né l?album Hizia ? D?abord, Hizia est une suite, disons le prolongement de Sarah sur le plan de la création musicale. Ensuite, deux années de tournée pour le premier album, Sarah, c?était largement suffisant pour envisager un deuxième album. N?est-ce pas là une façon de vous confirmer davantage ? Effectivement. La notion de donner le meilleur de soi-même est la devise d?un artiste. C?est d?ailleurs l?une de ses motivations. Faire un second album, c?est se produire encore plus, se rapprocher davantage du public, renforcer les liens entre les deux. Sarah, votre premier album, a-t-il eu une grande audience ? Oui. On peut dire que Sarah était pour D?zaïr une carte de visite. L?album a fait connaître le groupe auprès d?un grand public. Sarah, c?était un plaisir de le confectionner, et on l?a fait avec une profonde conviction. En plus, Sarah nous a motivés pour mettre en ?uvre d?autres compositions musicales, pour faire un second album. Des artistes et des poètes ont participé à l?élaboration de Hizia. Pourquoi ? Pour partager des plaisirs communs d?abord. Grâce à notre premier album, nous avons rencontré énormément de gens, des artistes et des poètes qui ont du talent. Et c?était un plaisir pour nous de les faire participer à l?enregistrement de notre second album. C?est aussi afin de créer et d?entretenir des relations plus solides et durables avec eux. C?est une manière de réunir autour d?un même élément qu?est la musique, des amis, en leur donnant en conséquence l?opportunité de se révéler et de faire valoir leur talent. Nous avons voulu, à travers cette initiative, faire découvrir des artistes inconnus ou très peu connus du public. C?était cela notre but. Faire participer tout ce «beau monde», n?était-ce pas faire d?une pierre deux coups, à savoir faire connaître les autres et «profiter» de leur talent ? Exactement. En plus, c?était un plaisir de travailler avec eux et je pense que la réciproque est vraie. C?était une expérience enrichissante aussi bien pour nous que pour eux. Hizia, c?est une histoire de rencontre et de partage. On a appris des choses d?eux comme ils ont appris des choses de nous. C?est un travail qui s?est fait dans les deux sens. C?était motivant, encourageant. Le résultat est là : Hizia. Pourquoi Hizia ? Nous avons fait un petit sondage avant de chanter Hizia, et à notre grande surprise, nous nous sommes rendu compte que les gens, dans leur majorité, ne la connaissaient pas. La chanter est une manière de raconter ce personnage si mythique au public. Hizia s?est imposée d?elle-même. Au départ, ce n?était pas une chanson phare. Sa particularité, c?est qu?elle renferme une grande sensibilité. En outre, c?est une chanson très difficile, car en l?imprégnant d?accents modernes, voire rock, il fallait faire attention à ne pas la dénaturer, à ne pas lui faire perdre son âme et son authenticité. Dans quel esprit s?inscrit le groupe D?zaïr ? Nous sommes un groupe de rock qui s?inscrit dans un esprit typiquement et authentiquement algérien, ancré dans le terroir.