«L'Algérie a signé une convention avec Amnesty International. Donc, elle doit respecter ses engagements concernant les droits des réfugiés et appliquer le principe de non-refoulement.» C'est ce qu'a indiqué, hier, Maître Mouenis Lakhdari, avocat à la cour suprême et secrétaire général de la Section algérienne d'Amnesty International, lors d'une conférence-débat sur «Les réfugiés», organisée par le Réseau Jeunes de la Section algérienne, au siège de l'association. Maître Lakhdari a fait savoir qu'un grand nombre de personnes rentrent en Algérie depuis quelques années. Selon lui, la plupart de ces personnes sont sans papiers et demandent un statut de réfugié. «Au début de janvier 2011, ils étaient 94 480 entre demandeurs d'asile et réfugiés en Algérie», a-t-il déclaré. «90 000 sont venus du Sahara occidental, 4 000 de la Palestine, 480 des autres pays, tels que la République du Congo, le Liberia, le Nigeria, le Cameroun», a-t-il détaillé. Il a dit que ces personnes s'adressent aux associations des droits de l'homme et au Croissant-Rouge pour régulariser leur situation de réfugiés. Selon le SG de la Section algérienne, ces personnes comme tous les demandeurs d'asile dans le monde ont deux problèmes majeurs. Celui de reconnaissance en tant que réfugié et le problème du pays d'accueil. Selon lui, il y a 32 millions entre réfugiés et demandeurs d'asile dans le monde. Il a signalé que l'Algérie refuse d'accueillir des réfugiés, mais a reconnu que ce n'est pas facile de faire la différence entre les vrais réfugiés et les autres qui sont venus pour des raisons sociales et économiques au moment où l'Algérie connaît la prolifération de fléaux, tels que le blanchiment d'argent, la drogue et autres. Ce qui pousse les pouvoirs publics à se méfier. Mais, selon lui, ce n'est pas une raison pour ne pas accueillir de réfugiés. Selon Me Lakhdari, l'Algérie doit respecter son engagement vis-à-vis d'Amnesty International. Il a souligné qu'il est impératif de faire la différence entre un demandeur d'asile et un réfugié, entre un migrant et un réfugié, estimant que ces réfugiés ont le droit à la vie et au respect et que l'Etat doit prendre au sérieux cette question qui est très sensible. En citant l'exemple de la France dont 24 associations ont exigé de l'Etat d'ouvrir des bureaux au niveau des gares pour prendre en charge les demandeurs d'asile, une exigence satisfaite, Me Lakhdari a lancé un appel aux autorités pour reconnaître le droit des réfugiés, s'interrogeant sur le sort des Libyens, qui se trouvent actuellement en Algérie en raison de ce qui se passe dans leur pays. Il est à noter que le principe de non-refoulement est le point essentiel de la convention de Genève relative aux réfugiés. Ce principe interdit l'expulsion et le renvoi d'une personne dans les Etats «où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques».