Choix n Le bouddhisme tibétain séduit de plus en plus d'Occidentaux. Les temples et monastères d'obédience bouddhiste fleurissent. En perte de repères, après les avoir galvaudés, et de valeurs, après les avoir vidées de leur sens, l'Occident se tourne de plus en plus vers le reste du monde en quête non plus seulement de spiritualité, mais de nouvelles cultures, de nouvelles traditions, de nouvelles civilisations... En un mot, d'une nouvelle philosophie de la vie. Des milliers d'Européens prennent chaque année le chemin de Katmandou pour se ressourcer et des monastères bouddhistes pour méditer. Et il faut croire que ces régions éloignées du globe ont déteint sur leur vie quotidienne. Alors que les chrétiens ont toujours enterré leurs morts dans des caveaux, nettoyé leurs tombes, fleuri leurs sépultures, voilà aujourd'hui que nombre d'entre eux, de retour d'Asie, ramènent dans leurs bagages des comportements funéraires à l'antipode de leurs convictions religieuses. Ils retournent chez eux dans de nouvelles idées d'esprit, qui, quelques semaines auparavant, leur étaient totalement étrangères, telle la crémation. Ces nouvelles habitudes importées d'autres climats ont bien sûr ouvert la voie à une bien étrange industrie : la construction et l'installation de fours un peu partout à travers l'Hexagone. Comme en Inde, comme sur les berges du Gange, les restes du disparu sont éparpillés dans la nature ou sur les océans. La philosophie bouddhiste est aujourd'hui si ancrée dans les mœurs que des personnes font part, sur leur lit de mort, de leur volonté d'être incinérés, des jeunes femmes qui souffrent de migraine chronique et à laquelle elles n'ont trouvé aucun remède font de plus en plus appel à des guérisseurs africains, d'autres n'hésitent pas à parcourir des kilomètres dans la brousse africaine pour acquérir auprès du sorcier du village un gri-gri pour calmer leur douleur. Il ne se passe pas un vendredi dans les mosquées d'Afrique du Nord sans qu'un catholique ou un protestant ne se convertisse à l'islam. Sans aller jusqu'à renier leur dogme, de nombreux Européens épousent de plus en plus de musulmanes pour les valeurs dont elles sont pétries et la stricte observance de leur religion. De plus en plus de retraités s'installent au Maroc et en Tunisie non pas seulement pour le soleil de ces pays et leur proximité avec la France, mais pour leur douceur de vivre et la chaleur de leurs habitants. D'ailleurs, la cuisine maghrébine a été décrite par le chef le plus étoilé de France comme la plus raffinée du monde. Les tajines font un tabac dans l'Hexagone. Le couscous a gagné ses lettres de noblesse, il y a plus de vingt ans, et s'invite désormais à toutes les tables. Même notre langage a été copié, repris et adopté. Un adolescent un peu dans le vent ne dit plus aujourd'hui : «Je vais foutre le b...». Il dira plutôt : «Je vais faire la hala...» Désaffection pour les pays d'Europe Il y a aujourd'hui une véritable désaffection de nos touristes pour les pays européens, indépendamment de la difficulté d'avoir un visa. La raison en est que si ces peuples ont beaucoup à nous apprendre sur le plan technologique et scientifique, ils ne nous apportent rien sur le plan spirituel et encore moins nous enrichissent. C'est pourquoi la plupart de nos compatriotes préfèrent à ces climats, ceux de pays plus en phase avec leur culture, comme les pays du Golfe, du Maghreb, la Turquie, les Lieux Saints de l'islam et, enfin, l'Indonésie et la Malaisie pour ceux qui en ont les moyens.