La femme du pr�sident fran�ais Carla Bruni-Sarkozy et le chef de la diplomatie Bernard Kouchner ont rencontr� hier le dala� lama, au terme d'un s�jour en France lors duquel l'opposition a reproch� � M. Sarkozy de ne pas avoir re�u le prix Nobel pour m�nager P�kin. Cette rencontre, la seule au sommet pour le chef spirituel tib�tain lors de sa visite en France, s'est d�roul�e lors de l'inauguration du temple bouddhiste de L�rab Ling, � Roqueronde, dans le sud de la France. Le dala� lama est �toujours le bienvenu en France�, s'est born� � d�clarer M. Kouchner avant de repartir. Mme Bruni- Sarkozy, qui n'a pas de fonction officielle, s'est aussi entretenue avec le dala� lama. Avec M. Kouchner et la secr�taire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, elle a assist� � la c�r�monie religieuse aux c�t�s de 2 000 personnes, dont les 400 qui font retraite dans le temple. Le dala� lama a pass� autour du cou de ses visiteurs de marque le �kata�, traditionnelle �charpe blanche tib�taine. Il a insist� sur l'importance de la �compassion�, point central de la spiritualit� bouddhiste. Plus politique, il a ensuite dit � Bernard Kouchner que �la seule solution� pour que �la Chine gagne sa respectabilit� au sein de la communaut� internationale� �tait �la marche vers la d�mocratie�, a rapport� Matthieu Ricard, son interpr�te et proche collaborateur. Avec M. Kouchner, comme tout au long de sa visite, le dala� lama a soulign� la �gravit� de la situation au Tibet. Il a expliqu� � plusieurs reprises qu'une brutale r�pression chinoise se poursuivait malgr� les JO et �voqu�, jeudi, le bilan de 400 morts depuis les �meutes de mars pour la seule r�gion de Lhassa. La rencontre d�hier est intervenue � la fin d'un s�jour entam� le 11 ao�t et marqu� par la controverse. L'opposition de gauche a d�nonc� l'accueil en �catimini� selon elle du responsable tib�tain et fustig� le �renoncement � de M. Sarkozy. M. Sarkozy, qui se trouvait hier en vacances dans le Sud, avait expliqu� que le dala� lama n'avait pas demand� � le voir lors de cette visite, et que le moment �tait peu opportun en plein JO. Selon un responsable tib�tain, il a transmis �ses salutations� au dala� lama par la voix de son �pouse hier. La venue de M. Kouchner hier n'a �t� annonc�e que tardivement, renfor�ant le sentiment que Paris avait h�sit� sur l'attitude � adopter. La Chine avait mis en garde contre une �ventuelle rencontre entre M. Sarkozy et le dala� lama, accus� d'�tre un �s�cessionniste� par P�kin, et brandi la menace de �cons�quences graves� sur les relations bilat�rales. M. Sarkozy, qui s'�tait rendu � la c�r�monie d'ouverture des JO, a expliqu� aux Chinois que la �page du malentendu� �tait tourn�e apr�s des mois de tensions li�es notamment au passage chaotique de la flamme olympique � Paris, perturb� par de nombreux manifestants pro-tib�tains. Pour le Parti socialiste, la rencontre d�hier n'a �t� qu'une �s�ance de rattrapage apr�s l'�chec total de la diplomatie sarkozyste sur le dossier chinois�. Le 14e dala� lama, qui a l'habitude d'�tre re�u en d�placement par les chefs d'Etat (George W. Bush ou Angela Merkel l'avaient notamment rencontr�), a �vit� d'entrer dans la pol�mique, en fin diplomate, et non sans malice. �Si j'�tais venu avec un agenda politique pr�cis et des rendez-vous avec des responsables politiques et gouvernementaux, alors il y aurait eu de quoi �tre largement d��u !�, a-t-il dit jeudi au quotidien Le Monde. Mais �mon agenda n'�tait pas politique�, a-t-il expliqu� en glissant qu'il esp�rait toutefois, qu'apr�s les JO, M. Sarkozy, en tant que pr�sident de l'UE, ferait �des propositions constructives au gouvernement chinois�.