Résumé de la 1re partie n Une femme, qui vient d'accoucher, arrive à l'hôpital avec son enfant. Le bébé a le pied tordu et la mère est plutôt mal en point. Fatma est dans une sorte de demi-sommeil, entendant tout ce qui se dit autour d'elle. Et elle réalise brusquement que les infirmières parlent d'elle. — C'est une mère célibataire, dit l'une d'elles. — Pauvre petite, apparemment, elle n'a pas de famille ou alors, elle s'est échappée de chez elle, de peur du châtiment. — La direction de l'hôpital a alerté la police, elle sera bientôt là… Elle ouvre les yeux, effrayée. La police : on va tout de suite découvrir son «crime», alerter ses parents, l'emmener peut-être en prison… Elle regarde devant elle. Son bébé est dans son berceau et il dort paisiblement. Pauvre innocent, a-t-il mérité ce sort ? Le médecin qui l'a examinée tout à l'heure lui a dit qu'il a un pied tordu. C'est la femme qui l'a accouchée qui l'a tiré brusquement : le bébé se présentait par le siège. Un miracle qu'il soit encore vivant et qu'elle soit encore vivante… Elle a eu la force de venir à l'hôpital, et maintenant la police va venir l'arrêter ! Elle jette un coup d'œil sur le berceau. Le petit dort. Il a des traits fins, son nez légèrement retroussé et son front bombé. Il a aussi, comme elle, derrière l'oreille gauche, une petite excroissance de chair… Quelle sera sa vie, se demande-t-elle ? Son père, l'homme qui l'a séduite, l'a abandonnée et même si elle le dénonce, il ne reconnaîtra jamais l'enfant. Si on le lui laisse, elle le traînera avec elle, dans la misère et la souffrance, car, elle a compris, qu'elle ne pourra plus retourner auprès des siens. Si ses derniers ne la tuent pas ! La seule chance du petit est d'être recueilli par quelque famille charitable, qui lui donnerait l'affection et la chaleur d'un foyer. Elle se lève lentement, sans faire de bruit mais une infirmière la voit. — Que fais-tu ? Reste allongée, tu es encore faible ! — Je veux aller aux toilettes ! — Je t'apporte un bassin ! — Non, je préfère aller aux toilettes ! Elle jette un coup d'œil sur le berceau. «Mon petit garçon, murmure-t-elle, pardonne-moi. J'aurais aimé t'élever mais je suis dans l'incapacité de le faire !» Elle fait quelques pas et manque de tomber mais elle se retient. — ça va ? demande l'infirmière ? Tu as besoin d'un coup de main ? — Non, non, je peux me débrouiller. — Alors, les toilettes sont au bout du couloir ! Elle quitte la pièce et s'engage dans le couloir qui conduit aux toilettes. Mais elle ne s'arrête pas aux toilettes. Elle quitte le pavillon et quelques instants après, elle sort de l'hôpital. Elle hèle un taxi. Il s'arrête, elle monte et il démarre. Elle ne sait même pas où elle veut aller, mais l'essentiel est de s'éloigner de l'hôpital, de mettre le plus de distance possible entre elle et son bébé ! (A suivre...)