Appréhension Plusieurs postulants ont exprimé des réserves sur la régularité du scrutin présidentiel de 2004 et ont accusé par anticipation le pouvoir de fraude. Un «front antifraude» avait été, d?ailleurs, constitué par onze postulants à l?élection un mois avant cette échéance. Les accusations des candidats, il faut le rappeler, ont été motivées par le soutien apparent de l?administration, à sa tête le ministre de l?Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, au candidat Bouteflika. M. Zerhouni avait déclaré, lors du passage du chef de l?Etat à Ghardaïa, qu?il voterait pour Bouteflika. «En tant que citoyen, j?ai le droit d?exprimer un point de vue. Cela n?entache en rien ma neutralité en tant que ministre de l?Intérieur», avait-il estimé pour répondre aux accusations portées contre lui pour avoir soutenu le président-candidat. L?accaparement par ce dernier de la télévision a été également largement contesté par les candidats, cela bien avant le début de la campagne électorale. Mais c?est incontestablement l?élimination de Taleb Ibrahimi et de Sid-Ahmed Ghozali par le Conseil constitutionnel qui a alimenté le doute des candidats quant à la propreté de l?élection. De leur côté, les pouvoirs publics n?ont pas cessé de rassurer les candidats que l?administration garantira la transparence et l?équité du scrutin. Lors d?une conférence de presse organisée le 14 février dernier, lors d?une visite d?inspection du président de la République dans la wilaya de Tamanrasset, Nouredine Yazid Zerhouni avait affirmé : «Nous pouvons garantir que l?administration sera en dehors de toute dérive. Nous avons mis en place un mécanisme efficace pour garantir une transparence et une équité à l?élection.» L?aspect technique de la préparation de ce rendez-vous a été expliqué par M. Talbi, directeur central au ministère de l?Intérieur, qui précisera que «jusque-là, l?administration est dans le timing prévu», exigeant toutefois de tous les représentants de wilaya «d?anticiper tout ce qui contribuera à positiver l?opération». Les listes électorales, jusque-là pomme de discorde entre l?administration et les candidats, devaient être remises officiellement, sur leur demande, aux responsables de parti ou à leurs représentants dûment mandatés.