Avant même l?entame de la campagne électorale, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi ont annoncé hier leur retrait. Les deux hommes ont justifié leur renoncement à postuler à la magistrature suprême par le fait qu?il n?existe pas de garantie d?élections transparentes. Hamrouche a, néanmoins, précisé qu?il continuera à lutter au sein des «onze» qui animent le front antifraude. Ce front, qui s?est réuni hier au niveau de la permanence du général à la retraite Rachid Benyellès, a fustigé le mode de désignation de la Commission politique de surveillance des élections. «Nous récusons le procédé unilatéral de désignation de la prétendue Commission politique de surveillance et de contrôle de l?élection présidentielle et de son président, en tant qu?organe inapte à garantir le déroulement d?une élection régulière, sincère et transparente». Le communiqué des «onze» voit en la structure de Saïd Bouchaïr, qui vient d?être installée par le président de la République, comme un «comité de la fraude». De Ménéa où il se trouvait dans le cadre de la visite du président de la République, Saïd Bouteflika le frère conseiller du président a répondu : «Ceux qui ont organisé les élections avec Bouchaïr sont ceux-là mêmes qui le contestent aujourd?hui», allusion à Ali Benflis, actuel SG du FLN, candidat à la présidentielle et un des animateurs du front antifraude dont le parti avait raflé la mise lors des locales et des dernières législatives. Mais l?inquiétude des «onze» s?est accrue après que le MSP d?Abou Djerra Soltani eut multiplié les gestes de défiance à l?égard du groupe dont il avait intégré les rangs au début. Les observateurs prédisent le ralliement du parti islamiste à Bouteflika, l?annonce du soutien de ce parti au chef de l?Etat est jugée imminente. Par ailleurs, le FFS qui n?a pas présenté de candidat mais a présenté un plan de sortie de crise applicable après un report de l?élection, est sur le point d?annoncer, selon les mêmes observateurs, son boycott de la présidentielle dès lors que le président de la République a convoqué le corps électoral. A n?en pas douter que le retrait de Hamrouche et de Sifi ne manquera pas de déteindre sur les autres candidats et on peut même imaginer que certains préfèrent différer l?annonce de leur claquement de porte pour mieux en rentabiliser l?effet médiatique.