Promesses Pour la première fois, le chef de l?Etat a évoqué la prochaine élection présidentielle dans son discours à Skikda à l?occasion du 20 Août. Bouteflika fait, néanmoins, mine de ne pas se lancer dans une campagne prématurée en rappelant que «cette échéance est encore loin». Il préfère parler, pour l?instant, des moyens de garantie de la régularité et de la transparence du scrutin. A ce propos, le chef de l?Etat propose des mécanismes simples et pense reconduire ceux-là mêmes qui étaient fonctionnels lors des précédentes élections législatives et locales. «Je m'engage, dès maintenant, devant la nation que toutes ces mesures seront reconduites lors de la prochaine élection présidentielle», a-t-il dit. Donnant plus de détails, Bouteflika souligne : «Une commission nationale de surveillance des élections sera mise en place avec la même mission, elle bénéficiera des mêmes facilités et sa composante sera soumise aux mêmes règles. » Des messages sont aussi lancés en direction des électeurs et des éventuels candidats à la présidentielle. «J'ai pris, l?année dernière, à l'occasion des deux rendez-vous électoraux auxquels j'ai appelé, des mesures visant à consolider la loi en matière de transparence et de respect de votre choix. Ces mesures ont porté, en premier, sur le traitement égal de tous les candidats y compris en matière d?accès aux médias publics», poursuit le président. En mettant l?accent sur ces mécanismes, Bouteflika a surtout voulu donner des garanties sur la régularité du scrutin pour tenter de calmer le scepticisme croissant de la classe politique. Cette dernière a toujours exprimé des doutes sur la volonté réelle du pouvoir d?organiser des élections transparentes. Il suffit de rappeler, à cet égard, le retrait des six candidats à l?élection présidentielle de 1999 pour se rendre compte des appréhensions des hommes politiques. Les soupçons, voire les preuves de la fraude électorale, ont commencé à être mis en évidence avant cette échéance. En 1997 déjà, lors des élections législatives, de nombreux partis ont crié au scandale et dénoncé la fraude. Une commission parlementaire a même enquêté sur le sujet sans jamais rendre publiques ses conclusions. Les mêmes reproches ont été exprimés lors des dernières élections locales et législatives. Les partis politiques sont même entrés en compétition pour déterminer qui d?entre eux a été la plus grande victime du scandale. Reste à savoir si la profession de foi de Bouteflika n?est pas une manière d?annoncer subtilement sa candidature à la prochaine élection et d?inviter implicitement ses concurrents à maintenir la leur jusqu?au terme du scrutin en évitant le choix du retrait prématuré. La classe politique commence déjà à s?inquiéter de cette tendance en reprochant au président de se lancer dans la campagne bien qu?il s?en défende.