Ils se disent confiants quant à leurs capacités de couvrir la totalité du territoire. Pour pouvoir s'assurer de la régularité du scrutin et parer à toute éventualité de fraude au niveau des centres et des bureaux de vote, les six candidats en lice ont, chacun, mis sur pied à travers le territoire national sa propre « armée » de représentants. Ces derniers justement, par le biais des consignes qui leur ont été données par leurs supérieurs, devront dès aujourd'hui entamer la difficile opération de surveiller et de scruter, l'une après l'autre, les différentes étapes du suffrage, du dépôt du bulletin jusqu'à la remise à chaque représentant du PV des résultats du vote. Bien que l'histoire électorale du pays ayant démontré à travers notamment les précédents scrutins les limites de cette vaste entreprise, il n'en demeure pas moins que les six postulants à la plus haute charge publique restent unanimes à se dire, en dépit aussi de la disparité manifeste dans le nombre des représentants, prêts à couvrir les 39.627 bureaux de vote répartis à l'échelle nationale. Cette disparité qui risque plus ou moins de faire défaut aux candidats les moins lotis, n'a pas échappé aux calculs de ces derniers. De fait, le recours aux alliances avec les autres prétendants s'avère la seule voie possible pour parvenir à superviser, dans son intégralité, l'opération de vote. C'est le cas justement, d'Ali Fawzi Rebaïne, candidat de Ahd54, dont le nombre de représentants ne dépasse pas le seuil des 5000. Celui-ci, prévoit, à cet effet, de coordonner l'opération avec ses adversaires notamment dans les régions où il dit être absent. Trois autres postulants, à savoir Ali Benflis, Saïd Sadi et Abdallah Djaballah, ont, dans le cadre de l'alliance antifraude qu'ils ont contractée bien avant l'entame de la campagne électorale, prévu de conjuguer leurs efforts dans l'objectif, comme l'explique, M.Saïdani, membre du staff électoral du candidat du FLN, de couvrir la totalité des centres et des bureaux. L'ancien parti unique, fort de ses 33.352 représentants titulaires aidés par 3 923 suppléants, sera, à en croire les propos de notre interlocuteur, d'un apport considérable pour les deux autres candidats lesquels, en réunissant l'ensemble de leurs surveillants ne viendront pas à égaler ceux du FLN. Cela dit, même si les candidats affichent une apparente sérénité par rapport à leur capacité de superviser les urnes, ils cachent mal en revanche leurs appréhensions quant à l'attitude de l'administration. Pour le représentant du FLN, seul le nom d'Ouyahia, chef du gouvernement, suscite autant de craintes. Le chef de l'Exécutif a été accusé, faut-il le rappeler, lors des élections législatives et communales de 1997 de fraude massive. L'actuel ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni se trouve lui aussi dans le collimateur du FLN. «Il a affiché, aux mépris de la loi électorale son soutien indéfectible au président-candidat» dénonce M.Saïdani.