Violence n Le Président syrien, Bachar al-Assad, a affirmé, hier, au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, que les opérations militaires contre les opposants «ont cessé» dans son pays. Lors d'une conversation téléphonique avec M. Ban, qui exigeait «de mettre fin à toutes les opérations militaires et arrestations de masse immédiatement en Syrie», le Président syrien a assuré que les «opérations militaires et policières avaient cessé», a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq, dans un communiqué. A la veille d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, le secrétaire général a également réitéré son appel à «une enquête indépendante sur tous les cas rapportés de meurtres et d'actes de violence» et à «un accès libre des médias» dans le pays. M. Ban s'est, par ailleurs, félicité de l'accord du gouvernement syrien d'accueillir une mission humanitaire de l'ONU, en soulignant qu'elle devrait pouvoir se rendre à «toutes les zones touchées par les violences». Selon le porte-parole, M. Assad a affirmé qu'une telle mission «aurait accès à différents sites en Syrie». Les Nations unies avaient annoncé, début mai, qu'elles avaient obtenu le feu vert de la Syrie pour envoyer une équipe humanitaire d'évaluation à Deraâ, une des villes touchées par les violences. Cette mission avait ensuite été empêchée de s'y rendre. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait alors demandé, lors d'un entretien téléphonique avec le Président syrien, un accès «immédiat» pour l'ONU, «de manière à évaluer les besoins humanitaires des populations civiles affectées». M. Ban avait alors dit «apprécier la volonté du Président Assad de permettre une telle évaluation à Deraâ». Plus tôt, M. Assad avait affirmé que son pays «resterait fort» face aux pressions de la communauté internationale pour la fin des violences. En effet, au cours de la première réunion du comité central du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, il a affirmé que «la Syrie restera forte, continuera de résister et ne renoncera pas à sa dignité ni à sa souveraineté». Selon le quotidien Al Watan, proche du pouvoir, la réunion du parti Baas devait «prendre des décisions dans le but de renforcer le processus de réformes». M. Assad a, en outre, souligné la nécessité de faire participer «les différentes sections de la société» au processus de réformes qui, selon lui, «ont été introduites non pas à la demande de la communauté internationale mais parce que les Syriens étaient convaincus de leur nécessité». Selon l'agence officielle Sana, les participants à la réunion ont estimé que cela n'était «pas possible sans le rétablissement de la sécurité en Syrie». Le Président Assad a promis le 20 juin des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti et promulgué le 4 août un décret autorisant le multipartisme. Les pressions internationales se sont encore accrues hier sur le régime syrien, les pays européens, les Etats-Unis et certains pays arabes ayant demandé la convocation pour lundi prochain d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, une procédure peu fréquente, sur la situation en Syrie. Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui comprend 15 membres, tient, lui, une réunion sur la crise en Syrie ce jeudi.