Tension n L'Egypte vient officiellement de rappeler son ambassadeur en Israël et a demandé des excuses à ce dernier après la mort de cinq policiers égyptiens à la frontière. Le gouvernement égyptien avait, dans un communiqué publié par l'agence officielle Mena, demandé « des excuses officielles israéliennes » à l'issue d'une réunion de sa cellule de crise dans la nuit de vendredi à samedi. C'est la deuxième fois que l'Egypte, premier pays arabe à avoir conclu la paix avec Israël en 1979, rappelle son ambassadeur en Israël. Le Caire avait rappelé son ambassadeur dans l'Etat hébreu en novembre 2000 pour protester contre « l'usage excessif de la force » par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième Intifada. En Israël, des consultations sont en cours sur la décision égyptienne, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Cité par l'agence Mena, le ministre de l'Information Oussama Heykal a affirmé que cinq policiers avaient été tués « sur le territoire égyptien en raison d'un échange de tirs entre les forces israéliennes et des éléments armés en territoire israélien ». Selon la télévision, l'Egypte a également « dénoncé les déclarations irresponsables de certains responsables israéliens», sans autre précision. Le gouvernement a affirmé dans son communiqué que «l'Egypte est capable de défendre ses frontières et d'assurer la sécurité dans le Sinaï ». « La sécurité de la frontière égypto-israélienne est la responsabilité commune des deux parties et n'est pas la seule responsabilité de l'Egypte », a souligné le communiqué. Le gouvernement a également chargé le ministre des Affaires étrangères de «convoquer l'ambassadeur israélien au Caire pour lui notifier la protestation de l'Egypte». L'ambassadeur israélien sera également notifié « d'une demande de procéder à une enquête officielle commune pour dévoiler les circonstances (de la mort des policiers égyptiens) et définir (la partie) responsable afin de prendre les mesures juridiques pour préserver les droits des victimes et des blessés égyptiens ». Le Caire avait déjà officiellement protesté hier, vendredi, auprès d'Israël et demandé une enquête urgente. Au Caire, plusieurs centaines d'Egyptiens en colère ont passé la nuit devant l'ambassade d'Israël en demandant l'expulsion de l'ambassadeur israélien. Rassemblés devant l'immeuble jouxtant celui de l'ambassade, protégée par des blindés de l'armée et plusieurs cordons policiers, les manifestants scandaient « Sinaï, Sinaï, A bas Israël ». Le Premier ministre égyptien Essam Charaf avait affirmé plus tôt que « le sang de l'Egyptien est trop cher pour être versé sans réponse ». « Notre glorieuse révolution a eu lieu pour que l'Egyptien puisse regagner sa dignité à l'intérieur comme à l'extérieur et ce qui était accepté dans l'Egypte d'avant la révolution ne le sera plus dans l'Egypte d'après la révolution », avait-il ajouté.