Dangers n Après les atteintes perpétrées contre le foncier agricole et celui du domaine forestier, c'est au tour du domaine public maritime de connaître le même sort dans la wilaya d'Alger. Bien que réputé inaliénable, insaisissable et imprescriptible conformément aux dispositions de l'article 9 de la loi 98/05 du code maritime, le domaine public maritime est l'objet de toutes les convoitises. En effet, plusieurs constructions en dur sont érigées sur certaines plages de la capitale. En outre, la côte de Bordj El-Kiffan, particulièrement à proximité du site historique Le Fort, est menacée de disparition. Cette situation est des plus alarmantes pour le littoral de la wilaya d'Alger. Cette dégradation du littoral risque d'avoir des répercussions négatives sur les investissements touristiques, car hormis les zones d'extension touristique qui sont un tant soit peu protégées, le domaine maritime public fait l'objet de dilapidation. Si les pouvoirs publics ne réagissent pas et ne prennent pas des mesures à temps, la situation risque de se compliquer davantage. L'exemple de la côte est d'Alger est édifiant. Des propriétaires de villas ont procédé en catimini à des extensions, en rognant sur des terrains appartenant au domaine maritime public. On a même vu des bungalows construits en dur érigés depuis des années, comme c'est le cas au niveau de la plage Colonel-Abbès à Douaouda dans la wilaya de Tipaza. Même des personnalités influentes à une certaine époque se sont mises de la partie, sans aucun document administratif authentifié, ne pouvant justifier ni la possession du terrain et encore moins l'autorisation de construire. A cela s'ajoute la défaillance ou le manque de vigilance des responsables de l'urbanisme au niveau de plusieurs circonscriptions de la wilaya d'Alger. On se rappelle encore l'ampleur prise par le phénomène des constructions illicites au niveau de la commune balnéaire de Aïn Bénian et dont l'opération de démolition avait dévoilé l'anarchie qui régnait dans la localité. Un phénomène qui s'est aggravé puisque même le domaine maritime public n'a pas été épargné. Selon certaines sources, l'opération de démolition qui devait se poursuivre justement sur l'ensemble du littoral, a été mise sous le coude suite au scandale appelé l'affaire Bouchami, «une manière de permettre des régularisations», nous a-t-on dit. Comme pour le foncier agricole, le domaine maritime public est dilapidé dans l'indifférence. L'administration est souvent complice ne serait-ce que par son laxisme dans l'application des lois en vigueur. Sinon comment expliquer le silence des directions des travaux publics, du tourisme et de l'urbanisme ? Des directions pourtant liées par les dispositions de l'arrêté interministériel fixant les modalités de gestion et d'occupation du domaine public maritime.