Symbole En guise de célébration du premier anniversaire de la chute du régime de Saddam, les Irakiens ont déclenché une révolte armée contre l?occupation militaire américaine. Le soulèvement sanglant des partisans du chef chiite radical Moqtada Al Sadr contre la coalition et les violences ailleurs en Irak s?est poursuivi, hier encore, avec plus de vigueur, une journée avant le premier anniversaire, demain, de la chute de Saddam Hussein. Les explosions et les échos des affrontements ont été entendus toute la soirée d?hier dans le centre de Bagdad et dans plusieurs autres villes du pays. Les combats entre chiites radicaux et forces américaines ont été plus meurtriers que les jours précédents. Ce matin encore, un convoi américain a été attaqué sur l'autoroute au niveau de la ville d'Abou Gharib, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, et des membres de la guérilla, armés de kalachnikovs, dansaient autour de deux véhicules en feu, a constaté un journaliste sur place. Cette attaque a eu lieu peu avant le passage d'un convoi, composé de dizaines de camions chargés de nourriture et de médicaments pour la population de Falloujah, qui se dirigeait vers cette ville où les forces américaines mènent la plus importante opération militaire depuis la fin de la guerre, il y a près d'un an. Les hostilités sont telles que le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a reconnu que les violences en Irak constituaient un «sérieux problème», qui nécessitera sans doute de prolonger la mission de certains soldats américains déployés. Sur le terrain, les marines n'ont pas hésité à bombarder une mosquée de la ville sunnite de Falloujah, à l'ouest de Bagdad, croyant y avoir tué une quarantaine de rebelles, pour n'y découvrir plus tard aucun corps. Cependant, ils ont pu prendre pied dans le centre-ville au prix de combats acharnés qui ont fait 46 morts parmi les Irakiens depuis mardi soir, selon des sources hospitalières. Des dizaines d'autres avaient été tués les deux jours précédents, sans compter les blessés. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) a demandé aux belligérants de permettre l'accès à l'hôpital de la ville rebelle. Le général Mark Kimmitt, le chef adjoint des opérations militaires américaines en Irak, a affirmé qu'il n'y avait «pas d'autre alternative» que d'attaquer la mosquée. Au total, ces combats, les plus violents depuis le début de la guerre il y a plus d'un an, ont fait jusqu?à présent quelque 200 morts dans les rangs irakiens et de dizaines de tués au sein des forces américaines. Le grand ayatollah Ali Sistani a appelé, dans une fatwa (avis religieux), à «régler les problèmes en Irak de manière pacifique afin d'éviter davantage de chaos et d'effusion de sang». De nouvelles médiations ont été effectuées par des formations islamiques auprès de Al Sadr pour ramener le calme dans les villes chiites, mais elles n'ont, jusqu?à présent, rien donné, a déclaré un de ses proches.