Décalage n Avec pourtant un riche potentiel naturel, des paysages féeriques, sur nos plages le regard est vite agressé. Le décalage est énorme entre le décor paradisiaque et l'entretien, la propreté, le civisme... C'est la saison des vacances. Le soleil se fait plus que jamais caressant, invitant agréablement à l'évasion. La nature explose, exulte. Les sens s'épanouissent, les couleurs de l'été se font chatoyantes… Quoi de plus normal que de se rendre, le temps des vacances, dans les stations balnéaires, ou jeter son dévolu sur une plage, à la recherche d'un moment de détente, loin du bruit assourdissant de la ville. Et pourtant le choix est difficile entre ces magnifiques plages aux paysages de rêve qui longent la côte. Une fois arrivés, une panoplie de désagréments défigure le magnifique décor et empêche les estivants de profiter pleinement des plaisirs de la mer et des vacances : pollution, absence d'aménagement, d'animation, gestion anarchique… caractérisent les plages algériennes. Une situation désormais récurrente durant la saison estivale. Une virée dans quelques plages de l'est d'Alger, de La Pérouse, en passant par El-Kaddous, jusqu'au Figuier de Boumerdès pour ne citer que celles-là, illustre l'état déplorable de nos plages. Sur les lieux, la même scène revient : des sachets en plastique jonchent le sable et flottent sur la mer. Des restes de repas, des bouteilles, des ordures de toutes sortes… La fin de l'été approche mais les plages ne sont toujours pas aménagées. La pollution continue de ternir l'image de notre beau littoral et à décourager les touristes à venir en Algérie. L'absence d'infrastructures d'accueil, de restauration, de sanitaires se fait cruellement ressentir. Quant aux collectivités locales, elles brillent par leur absence. Au Figuier, au Corso, à Boumerdès, à Réghaïa Plage, à El-Kaddous, c'est le même constat : des potentialités naturelles de rêve, des paysages féeriques charment le regard, mais on est vite désenchanté face au manque flagrant de propreté, de civisme et autres aménagements et équipements dignes d'une saison estivale. Au Front de Mer de Boumerdès, seule attraction de la ville du Rocher Noir, le constat amer donne des frissons : les abords de la plage sont jonchés d'ordures. L'éclairage ? Il suffit que le crépuscule jette ses premiers rayons, pour que la plage se vide littéralement, faute d'éclairage. A Réghaïa Plage, même s'il faut reconnaître la propreté de ce site, l'équipement fait cruellement défaut. En effet, pour se restaurer, il faut remonter jusqu'à la ville de Réghaïa pour un tebnadj. A la plage, aucune buvette, aucun restaurant, même pas un gargotier, rien. Ainsi, à l'est, comme à l'ouest d'Alger, n'étaient les paysages de rêve de nos plages, les estivants algériens préféreraient rester cloîtrés dans leurs quartiers, à défaut de se rendre à l'étranger, que prendre le risque de s'aventurer à la plage pour passer une journée à coup sûr désagréable.