Fuyant les autorités coloniales, Amara prend le maquis. Il est arrêté par un homme armé. «Que fais-tu ici ? interroge l'homme. Qui es-tu ? — Je suis Amara Oudjouadi, dit le jeune homme, quelque peu impressionné par l'apparition. Je veux voir Arezki al-Bachir !» L'homme se renfrogne : — Arezki al-Bachir ? Que lui veux-tu ? — Je viens rejoindre sa bande ! Amara a parlé sur un ton si plein d'assurance que c'est au tour de l'homme d'être impressionné. Apparemment, Arezki n'a pas mis au courant ses acolytes de l'arrivée du jeune homme. Amara explique : — J'ai tué un homme du village d'Iguir Guedemimen, un usurier exécrable qui saignait les pauvres gens… Je suis poursuivi par les Français. L'homme le regarde avec méfiance : le jeune homme dit peut-être la vérité, mais il a appris à ne faire confiance à personne. — Conduis-moi à Arezki, dit encore Amara. — Donne-moi ton fusil, dit l'homme. Amara lui remet son arme. — Suis-moi, dit l'homme, et ne cherche pas à me fausser compagnie ! Il le suit dans les détours de rochers, escaladant collines et monticules, traversant des ravins, se blessant aux buissons épineux. Les deux hommes finissent par arriver dans une sorte de bivouac : des cabanes de fortune, faites de branchages. M. A. H.