Résumé de la 1re partie En 1893, un jeune homme de dix-huit ans, Amara, tue un usurier. Pour échapper aux autorités de l?époque, il prend le maquis. Le fusil en bandoulière, un baluchon, il avance prudemment dans le maquis, sous un soleil brûlant. ? Halte ! L?homme qui vient de surgir devant lui a un aspect effrayant : les cheveux hirsutes, la barbe en broussaille, les vêtements crasseux, les pieds nus ; il semble sortir de quelque conte d?horreur. Mais le fusil qu?il pointe en direction du jeune homme est bien réel et le doigt appuyé sur la gâchette est prêt à tirer. ? Que fais-tu ici ? interroge l?homme. Qui es-tu ? ? Je suis Amara Oudjouadi dit le jeune homme, quelque peu impressionné par l?apparition. Je veux voir Arezki Al-Bachir ? L?homme se renfrogne. ? Arezki Al Bachir ? Que lui veux-tu ? ? Je viens rejoindre sa bande ! Amara a parlé sur un ton si plein d?assurance que c?est au tour de l?homme d?être impressionné. Apparemment, Arezki n?a pas mis au courant ses acolytes de l?arrivée du jeune homme. Amara explique : ? J?ai tué un homme du village d?Iguir-Guedemimen, un usurier exécrable qui saignait les pauvres gens. Je suis poursuivi par les Français. L?homme le regarde avec méfiance : le jeune homme dit peut-être vrai, mais il a appris à ne faire confiance à personne. ? Conduis-moi à Arezki, dit Amara. ? Donne-moi ton fusil, dit encore l?homme. Amara lui remet son arme. ? Suis-moi, dit l?homme Il le suit à travers le détourdes rochers, escaladant collines et monticules, traversant des ravins, se blessant aux buissons épineux. Les deux hommes finissent par arriver dans une sorte de bivouac, des cabanes de fortune faites de branchages. Un homme armé vient à la rencontre d?Amara et de son étrange accompagnateur. ? Qui nous ramènes-tu, Belkacem ? ? Un proscrit, dit l?homme. Il dit avoir tué un usurier. Il veut voir Arezki ! ? Arezki est au courant de mon arrivée, dit Amara. Un homme, le fusil sur l?épaule, sort de l?un des abris en branchage. ? C?est toi qui veux rejoindre ma bande ? dit-il au jeune homme. ? Oui, dit Amara, ému. L?homme qui lui parle est Arezki Al-Bachir... le grand Arezki qui, depuis plusieurs mois, mène la vie dure à l?administration coloniale et à ses acolytes locaux. On dit que c?est un bandit, mais la Kabylie reconnaît déjà en lui un héros. (à suivre...)