Résumé de la 78e partie n Le roi, passionné par les énigmes, cherche une femme qui sache les expliquer, mais il ne parvient pas à en trouver. Dans le royaume vivait une famille très pauvre. Elle comportait, outre le père et la mère, trois filles et deux garçons. Le père et les fils gagnaient leur vie à couper du bois dans les forêts et à le vendre. La mère s'occupait de la maison et travaillait – quand on la sollicitait – pour les voisines. Aïcha aide sa mère et, quand cette dernière travaille ailleurs, s'acquitte de toutes les tâches domestiques : chaque matin, de bonne heure, elle va puiser l'eau à la fontaine, lave le sol de l'unique pièce de la maison, prépare le repas, s'occupe des quelques bêtes que la famille possède, va à l'oued laver le linge et, le soir, alors que tout le monde dort, elle file la laine ou tricote. Ses sœurs, au lieu de l'aider, passent leurs journées à se prélasser, à se peigner et à se regarder dans des morceaux de glace, en se demandant qui est la plus jolie. La mère et le père se désolent en voyant Aïcha faire le travail de ses sœurs. — Tu te dépenses trop, au lieu de filer, tu devrais te mettre au lit ! — Au lieu de vous mirer inlassablement dans vos «miroirs», vous feriez mieux d'aider votre sœur qui est la seule à trimer. Les sœurs répondent avec mépris : — Nous nous faisons belles dans l'espoir qu'on vienne demander notre main, n'oublie pas que nous sommes en âge de nous marier ! La mère, découragée par tant d'inconscience, hausse les épaules. — Qui viendra demander la main de filles aussi pauvres que vous ? Les filles s'emportent. — Toi, tu ne fais que nous décourager ! — Mais nous nous marierons ! — Et tu nous regarderas d'un autre œil ! Aïcha vient vers sa mère et la console. — Mère, ne désespère pas... La Miséricorde de Dieu est sans limite ! Notre situation va changer un jour... — Hélas, ma fille, nous sommes pauvres et pauvres nous resterons toute notre vie ! — Crois en Dieu ! L'amour du travail n'est pas la seule qualité d'Aïcha. C'est aussi une jolie fille – la plus belle même du village – une fille bonne, généreuse et surtout très intelligente. C'est tout le contraire de ses sœurs : les trois autres filles sont laides, méchantes et bêtes. — Nous sommes plus belles que toi ! disent-elles à Aïcha La fillette hoche la tête docilement. — Assurément, vous êtes plus belles ! — Regarde nos cheveux, nos yeux, notre peau ! — Oui, oui, vous êtes belles ! — Et nous trouverons des maris ! — Alors que toi, tu resteras vieille fille. Aïcha soupire. — Hélas, nul ne peut échapper à son destin, répond la pauvre fille. A suivre K. Noubi