Décision n «Les services du ministère de tutelle ont ouvert une enquête pour déterminer les véritables causes de la hausse soudaine des prix des engrais destinés à la céréaliculture». Cette annonce a été faite hier par Rachid Benaïssa. S'exprimant en marge d'une rencontre de concertation avec les cadres et professionnels du secteur, à Sidi Bel Abbes, le ministre a ajouté : «Les opérateurs concernés seront auditionnés sur ce sujet.» Affichant leur mécontentement, un nombre d'opérateurs agricoles privés ont soulevé ce problème, en indiquant que la hausse des prix de ces intrants a atteint près de 100%. Abordant un autre sujet, le ministre a souligné la nécessité de l'émergence d'une solide filière de production de la tomate, autant pour la consommation que pour la transformation agro-industrielle. «Vous avez une forte demande qui s'exprime tout au long de l'année et un marché ouvert à l'exportation. Ces indicateurs devraient vous encourager à produire plus et à améliorer la productivité», a-t-il déclaré à l'adresse des professionnels de cette filière. Il a appelé également «les différents maillons à saisir les opportunités offertes par le marché national pour asseoir les bases d'une filière agro-industrielle». A signaler que la filière de la production de tomate, en plus du Conseil national interprofessionnel (Cnit), va se doter prochainement de conseils interprofessionnels régionaux, dont l'objectif est la concertation entre les différents acteurs et d'apporter des solutions pour pérenniser la filière et relancer la production nationale. Les membres du Cnit ont convenu, lundi dernier lors d'une réunion de concertation avec le ministre, d'organiser un atelier pour débattre de la pérennisation et du développement de la filière tomate dans sa globalité. Cet atelier permettra à la profession de désigner les membres des conseils régionaux, à l'instar de ce qu'ont fait les autres filières, et ce, dans le but d'élargir la concertation aux niveaux régional et national, a indiqué le président du Cnit, Messaoud Chebah. Selon lui, la mauvaise organisation de la filière et le manque de concertation entre ses différents maillons figurent parmi les raisons de la non-réalisation des objectifs assignés pour l'année 2011 en termes de production. Les professionnels s'étaient engagés à produire 60 000 tonnes de double concentré de tomates en 2011, mais ils n'ont produit que 30 000 tonnes, alors que les besoins nationaux se chiffrent à 90 000, voire 100 000 tonnes par an, le déficit étant comblé par l'importation. M. Benaïssa a indiqué que son ministère œuvre à travers ce programme important à initier les agriculteurs aux techniques et technologies et à les accompagner dans cette opération, «qui leur sera bénéfique sur le plan commercial et qui le sera pour le pays au plan de l'autosuffisance en produits agricoles». R. N. / APS