Constat n Les résultats de contrôle des services de l'Inspection du travail ont révélé que le travail des enfants est quasiment inexistant en Algérie. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé que dans notre pays les pires formes de travail des enfants contre lesquelles lutte l'Organisation internationale du travail (OIT), n'existent pas. Intervenant lors de la 99e session de la Conférence internationale du travail à Genève, il a précisé que l'absence de «formes négatives» du travail des enfants en Algérie s'explique par le système éducatif suivi notamment la scolarisation obligatoire des enfants jusqu'à l'âge de 16 ans et la gratuité de l'enseignement, tous cycles confondus, jusqu'à l'enseignement supérieur. Une enquête menée en 2008 par les services de l'Inspection du travail a confirmé le faible taux d'occupation d'enfants. Dans 4 820 entreprises contrôlées employant 38 650 travailleurs, il a été enregistré 68 enfants de moins de 16 ans, soit un taux de 0,17 %. Ainsi, l'Algérie a fait d'énormes progrès dans la mise en œuvre de programmes de réduction du travail des enfants, et le système de protection sociale a connu des réformes structurelles dans ce sens. «Notre pays n'est pas du tout concerné par les pires formes de travail des enfants comme cela se pratique dans certains pays», a indiqué le secrétaire général du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Khiat, lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Il a précisé, par ailleurs, que plusieurs mesures ont été adoptées pour soutenir et promouvoir les droits des enfants, notamment à travers un projet de loi et un plan national, comportant un volet sur la lutte contre le travail des enfants. Dans ce contexte, un dispositif national pour la prévention et la lutte contre le travail des enfants en Algérie a été mis en place en 2003 pour réduire, sinon arrêter ce phénomène, qui pourrait se transformer en un fléau. Un nouveau projet de code du travail est en voie de finalisation. Et ce dernier prévoit de définir certaines activités professionnelles pour en interdire formellement l'exercice aux mineurs âgés entre 16 et 18 ans. En outre, des mesures seront prises pour une augmentation des amendes à l'encontre des employeurs qui recrutent des mineurs. Il est important de signaler qu'en Algérie l'âge minimum de travail est supérieur à ce qui est exigé à travers le monde. En effet, alors que les conventions internationales l'arrêtent à 14-15 ans, en Algérie l'âge légal au travail est de 16 ans. Pour recruter un mineur âgé entre 16 et 18 ans, l'employeur doit avoir une autorisation paternelle. Une condition parfois ignorée par les organismes employeurs. «Les gens lisent le premier alinéa de l'article 15 de la loi 90-11. Toutefois, ils doivent également lire dans le prolongement de l'article qui parle de cet aspect en termes d'autorisation du tuteur légal», a expliqué M. Khiat. Il y a lieu de relever cependant que même si le constat des pouvoirs publics n'est pas loin de la réalité, des statistiques précises manquent pour pouvoir évaluer objectivement l'ampleur du phénomène. M. D.