Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a commémoré hier, comme chaque année en pareille occasion, la Journée mondiale contre le travail des enfants, sous le slogan fixé par l'organisation internationale du travail (OIT), «Droit au but : éliminons le travail des enfants», un slogan avec le message «carton rouge au travail des enfants car la célébration coïncide avec l'organisation de la Coupe du monde.» Cette rencontre s'est voulue une halte annuelle pour observer et évaluer objectivement les résultats des efforts nationaux et internationaux dans ce domaine», précise le secrétaire général du ministère qui a prononcé une allocution en l'absence du premier responsable, M. Tayeb Louh. Il a révélé par là même que les dispositions prises par l'Algérie dans ce cadre seront renforcées à la faveur du nouveau code du travail. Ainsi, tout en rappelant que le dernier rapport mondial 2010 du BIT lancé à l'occasion de la conférence mondiale sur le travail des enfants tenue à La Haye, aux Pays-Bas, a révélé que le nombre des enfants travailleurs a connu une baisse pour la période 2004-2008, passant de 222 millions d'enfants à 215 millions, dont 115 millions d'enfants sont exposés aux pires formes de travail, le représentant du ministère a surtout mis l'accent sur les efforts de l'Algérie en la matière. L'Algérie, «qui n'est pas concernée par les cas de pires formes de travail» et qui a ratifié toutes les conventions internationales, notamment celles de l'OIT et des Nations unies et qui dispose d'un arsenal juridique important en la matière a, selon lui, œuvré à renforcer l'activité de prévention à travers une approche globale fondée sur la coordination des efforts de tous les acteurs. Un dispositif national pour la prévention et la lutte contre le travail des enfants a été ainsi mis en place en 2003 avec une commission intersectorielle. Pas moins de 422 rencontres ont été réalisées ainsi que 503 regroupements en direction de plus de 380 000 enfants, en plus de 15 830 visites de contrôle sur le respect de l'âge légal au travail effectuées. Dans ce cadre, le représentant du ministère affirme que les résultats des contrôles ont révélé que le phénomène est quasi inexistant. Les enquêtes ont fait ressortir un taux de 0,17% d'enfants seulement qui travaillent. L'Algérie va renforcer encore plus ces dispositions en la matière, dans le sens où le nouveau code du travail comprendra, selon le représentant du ministère, des mesures dissuasives comme l'introduction de peines plus sévères contre les employeurs et les parents qui forcent leurs enfants à travailler. Ceci étant, le travail dans le secteur informel a été ignoré durant la rencontre, alors que la quasi-totalité des enfants qui travaillent, pas seulement en Algérie d'ailleurs, exercent dans ce secteur. «Ignorer le travail des enfants en Algérie, c'est nier la réalité» «Dire qu'il n'y pas d'enfants qui travaillent en Algérie, c'est nier la réalité», commente à ce sujet le président de la Forem, Mostefa Khiati, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Il tient d'abord à relever que les chiffres du ministère qu'il ne contredit pas ne concernent que le monde de l'entreprise. «Le travail des enfants se fait dans le commerce informel», réitère-t-il, avant d'ajouter que c'est là qu'il faut faire le gros du travail en trouvant des formules à même d'atténuer un tant soit peu l'exploitation dont sont victime les enfants. «Est ce qu'il y a contrôle dans les marchés, les ports ou les sablières ?» interroge M. Khiati, qui relève que le travail des enfants est surtout concentré dans les secteurs de l'agriculture, du commerce et des transports. Il affirme que les chiffres qu'il avait récemment annoncés (1,5 million d'enfants travaillent en Algérie) n'ont pas changé, rappelant que les causes du travail des enfants sont essentiellement la déperdition scolaire et la pauvreté. Il est difficile cependant selon lui de mener des enquêtes annuelles vu les dépenses qu'elles engendrent. Pour lui, il s'agira surtout d'appliquer la Constitution qui protège l'enfant et trouver des mécanismes à cet effet, mais aussi et surtout responsabiliser les parents. Enfin, il est à signaler que l'objectif du BIT est de mettre fin aux pires formes de travail avant 2016.