Objectif n Le président de l'Autorité palestinienne est déterminé à aller jusqu'au bout de la procédure d'adhésion au Conseil de sécurité d'un Etat de Palestine. Le président palestinien a personnellement informé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de son intention de lui remettre, vendredi prochain, la demande d'adhésion pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité, en sa qualité de chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). «Le président a dit : nous voulons d'abord une décision du Conseil de sécurité. Après, toutes les options seront ouvertes», a indiqué le négociateur Chaath, membre de la délégation palestinienne, en allusion notamment à la possibilité pour les Palestiniens de se tourner vers l'Assemblée générale pour devenir Etat non-membre de l'ONU. «Politiquement, il veut essayer le Conseil de sécurité d'abord», a précisé Chaath après une rencontre entre le président palestinien et le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, ajoutant que ces «options» seraient envisagées en cas de «délais excessifs» de l'examen de la demande ou de veto au Conseil de sécurité. Le président palestinien a déclaré s'attendre à «des temps très difficiles après le 23 septembre», en référence notamment aux conséquences de la demande d'adhésion sur la relation avec les Etats-Unis, qui comptent y opposer leur veto. «D'ici à vendredi, nos efforts se concentreront sur la demande d'adhésion à l'ONU, nous ne discuterons pas d'autres idées», a insisté Abbas, en réponse aux efforts diplomatiques pour détourner les Palestiniens de cette voie. «Nous espérons que cette semaine débouchera sur un résultat dont nous pourrons nous servir pour faire avancer notre cause et nous rapprocher de notre rendez-vous avec la liberté», a déclaré le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, après une réunion à New York avec le Comité des donateurs aux Palestiniens. Les Etats-Unis sont engagés dans un effort de «diplomatie extrêmement intensive» pour tenter de dissuader les Palestiniens de ce projet, a déclaré, hier, lundi, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. La Maison-Blanche a réitéré son opposition à «des actions unilatérales qui ne rapprocheront pas les Palestiniens de l'Etat auquel ils aspirent», selon un porte-parole. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont rencontrés et ont travaillé à une possible déclaration du Quartette pour le Proche-Orient (USA, Russie, ONU et UE) sur la situation. «Ils n'ont pas évoqué une formulation particulière» d'un texte, mais examiné «les éléments nécessaires, de leurs points de vue, pour aborder un conflit qui dure depuis des décennies», a rapporté un haut responsable américain à l'issue de l'entretien. Les membres du Quartette tentent, depuis des semaines, de réconcilier Israéliens et Palestiniens autour d'une déclaration claire et porteuse de garanties susceptibles de servir de base à une reprise des négociations arrêtées depuis la fin septembre 2010. Les Etats-Unis redoublent d'efforts pour convaincre les autres membres du Conseil de sécurité de ne pas apporter à la démarche palestinienne les neuf voix nécessaires sur 15, ce qui leur éviterait d'avoir à y opposer leur veto, un an après le discours du Président Barack Obama affirmant vouloir voir un Etat palestinien entrer à l'ONU en 2011. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui récuse catégoriquement la démarche palestinienne, a appelé, quant à lui, Abbas à «ouvrir des négociations directes à New York qui se poursuivraient ensuite à Jérusalem et Ramallah», en Cisjordanie. Chaath a rejeté cette proposition, réaffirmant l'exigence des Palestiniens pour reprendre les pourparlers, enlisés depuis un an, de paramètres «clairs» de négociations et de l'arrêt de la colonisation. R. I. / Agences